Il est des livres cultes qu'on n'a jamais ouverts. Il faut croire qu'ils sont passés entre les gouttes des livres qu'on vous oblige à lire à l'école. Pour moi, c'est le cas d'un grand nombre de Maupassant, Flaubert, Balzac ou même Zola.
Quant aux livres d'anticipation, déjà qu'on nous en fait lire très peu à l'école (je dois admettre qu'à l'âge du collège, ça nous en dégouterai plus qu'autre chose), il faut croire que je suis en plus passée à travers les plus connus : Jules Verne et son De la terre à la lune, George Orwell et son 1984... et surtout, Aldous Huxley et son Meilleur des mondes !
Malgré mon goût très prononcé pour la science-fiction et l'énorme bibliothèque science-fictive de mes parents, j'ai découvert très tard Philip K. Dick, Isaac Asimov ou encore Roger Zelazny. Et quant aux plus connus de tous, je ne les ai donc tout simplement pas lus. Il fallait que ça change.
Et finalement, ce sont eux qui sont venus à moi, par le plus grand des hasards, et par Kévin, un peu. Un soir qu'il allait vider les poubelles à la cave (chose que je ne fais presque jamais, il fait bien trop noir, je pourrais tomber sur un zombie...), il avise une énorme pile de livres jetés aux ordures.
Connaissant mon amour immodéré des belles histoires, il me presse de descendre voir de quoi il retourne (il avait juste remonté pour lui, au vu de son amour immodéré à lui pour la bonne bouffe, une encyclopédie complète de recettes de cuisine).
Je décide alors de prendre mon courage à deux mains et descends à l'étage des poubelles pour faire une petite inspection en règle.
Je commence à fouiller dans l'énorme pile laissée là mais, pour le coup, cette famille qui jetait des livres aux ordures n'y avait mis que des classiques purs, pas vraiment à mon goût : les fameux Maupassant, Flaubert et Balzac, que je n'aime pas beaucoup.
J'allais abandonner et remonter dans mon home sweet home sans zombies, quand soudain, au milieu de tous ces classiques du XIXème, j'aperçois Le meilleur des mondes. Comme je suis vraiment une fan de science-fiction convaincue, c'était le moment où jamais de le lire...
Titre : Le meilleur des mondes
Auteur : Aldous Huxley
Date de sortie : 1931
Synopsis : Demain, le bonheur sera universel, et obligatoire ! C'est la philosophie de Ford. Ainsi, l'histoire commence dans un monde de bonheur pur et nous transporte dès les premières pages dans un centre de fécondation. En effet, la reproduction telle que nous la connaissons n'existe plus. Chaque enfant est conçu en laboratoire et est affecté, dès l'état embryonnaire, à une tâche et une caste bien spécifique. Pour s'assurer que les castes du bas soient heureuses d'être en bas et que les castes du haut soient heureuses de ne pas avoir à trainer avec les castes du bas, le futur a inventé l'hypnopédie : des années et des années de messages hypnotiques ressassés pendant le sommeil. Ainsi, tout le monde pense comme tout le monde, pour le bonheur de tous. Il est conseillé de changer régulièrement de partenaire sexuel, et ce depuis le plus jeune âge, car la monogamie créée la famille et l'instabilité. Les notions de père et de mère n'existent donc plus. La science ne progresse plus non plus, car c'est la science qui a permis la bombe et autres horreurs. En cas de doute sur la société et les règles, une drogue appelée Somma permet de retrouver cet état de bonheur parfait. In fine, les gens sont conditionnés, mais heureux. Le reste n'est que le prix à payer pour accéder au bonheur. Un monde parfait... sauf si un grain de sable vient enrayer la machine...
Mon avis :
- Les plus : ce livre d'anticipation est, comme la plupart des romans d'anticipation, extrêmement bien vu. Presque prémonitoire. C'est un livre qui fait réfléchir sur les potentielles dérives de la société, sur la quête du bonheur à tout prix. Finalement, pour vivre heureux, vivons cachés, au risque de ne plus voir ce qui compte vraiment dans nos vies. Tout ce qui ne correspond pas à un idéal établi est banni de la société, rendant les gens uniformes et sans saveur. A mon sens, dans ce livre, ce qui nuit au bonheur (la peur, la colère, la science...) est pourtant ce qui rend notre bonheur si palpable, si appréciable quand on l'a. Comment reconnaître et apprécier le bonheur si on n'a jamais connu le malheur ? Un livre qui, pour son apport à ce style de littérature d'anticipation, mérite d'être lu au moins une fois.
- Les moins : une fois, mais pas plus. Le style a indéniablement vieilli. Si le livre est brillant pour son époque, il a prix un certain coup de vieux. Au-delà de son apport à la postérité, ce livre m'a sacrément dérangée, mise mal à l'aise. C'est le but, me direz-vous ? Sauf que, du coup, je n'en ai pas apprécié la lecture. Quant à la fin, elle est comme celle de la plupart des livres d'anticipation : décevante. Elle laisse sur sa faim.
Note : 5/10
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