Il y a des livres comme ça, on les achète en tombant dessus par hasard en librairie... et parce qu'on est tombée amoureuse du film.
Odette Toulemonde, c'est une très belle découverte faite chez ma copine Ally.
Ally, pour ceux qui la connaissent, adore les films bien franchouillards. Ceux dont, a priori, je ne suis pas friande. Pour moi, rien ne vaut la castagne et le charme ravageur d'un bellâtre américain du type Harrison Ford ou Hugh Jackman (Han Solo et Wolverine, mes héros !)
Parce que :
- les mythomanes dépressifs et cocaïnomanes,
- et Kad Merad,
Mais comme je suis polie, à l'époque, j'ai dit à Ally : "allons-y pour Odette Toulemonde". Catherine Frot et Albert Dupontel dans un film se déroulant à Charleroi en Belgique, pourquoi pas ?
Le film commençait à peine que je me demandais ce que j'avais été faire dans cette galère... mais à peine 2 minutes plus tard, j'étais déjà absolument conquise et ne lâchai plus le film jusqu'à la fin.
Alors si Eric-Emmanuel Schmitt écrit et réalise de tels chefs d'oeuvre au cinéma, forcément, j'avais hâte de lire le recueil de nouvelles tiré du film (si si, le recueil est bien tiré du film... comme quoi, quand on ne veut pas faire comme tout le monde...;)
Titre : Odette Toulemonde et autres histoires
Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt
Date de parution : 2006
De quoi ça parle ?
Dans le recueil de nouvelles, Eric-Emmanuel Schmitt
offre les portraits de huit femmes qui tentent, envers et contre tout, de
trouver le bonheur.
Odette Toulemonde est clairement la nouvelle phare du
recueil. Odette, c'est une femme simple. Vendeuse au rayon cosmétiques d'un
grand magasin le jour et plumassière la nuit, elle vit par procuration, en
s'abreuvant des romans de Balthazar Balzan, un auteur populaire à succès.
Alors, quand il se rend en Belgique pour une séance de dédicaces, Odette se
prépare à cette rencontre avec le plus grand soin, et lui écrit une lettre,
pour lui dire tout le bien qu'elle pense de lui. C'est juste après, alors que
le nouveau roman de Balthazar est descendu par l'ensemble des critiques, que l'auteur décide de prendre le large. Retrouvant la lettre
d'Odette, il se rend à l'improviste chez la plumassière...
Commence alors une belle thérapie du bonheur.
Alors, le livre ou le film ?
Pour une fois, l'auteur a d'abord écrit le film avant d'en
tirer un livre, et cela se ressent.
Il n'y a pas photo, c'est
vraiment le film qui sublime l'histoire. Même si le film et la nouvelle sont extrêmement proches, l'ensemble du recueil de nouvelles est
assez fade. Schmitt a une très belle plume, mais après avoir vu/lu Odette
Toulemonde, on s'attend à plus de poésie, et le reste des nouvelles semble
finalement bien terne. La recherche du bonheur est certes le fil rouge du
recueil de nouvelles, et si celui-ci reste agréable à lire, il comporte
néanmoins trop peu d'envolées lyriques par rapport à ce à quoi on pourrait
s'attendre.
Alors que le film, quel art ! Quelle poésie !
Catherine Frot est remarquable et nous donne, à nous aussi,
des leçons de bonheur. Quand elle est heureuse, elle vole. Ça m'a
rappelé mon livre préféré de Christian Bobin, Tout
le monde est occupé. A croire que le "Tout le monde" réussit à
faire rêver.
Balthazar Balzan, incarné par Albert Dupontel, est un très
bon écrivain populaire à la Levy ou à la Musso et qui, accablé par la critique,
passe du mec hautain à l'homme sensible qui comprend que le bonheur tient à peu
de choses. Que l'on peut être plumassière mais heureuse. Que l'on peut être
écrivain, vivre dans un très beau duplex à Paris, mais passer à côté de la
vie...
Ce que le livre décrit avec des mots, le film le sublime en
image et en émotions. Et puis, définitivement,
la pétillante, la généreuse, la superbe Catherine Frot nous émeut et nous fascine...
tout tient par elle et pour elle.
Mes notes ?
5/10 pour le livre.
9/10 pour le film.
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