samedi 22 mars 2014

Les Français et la lecture... et vous, où vous situez-vous ?

Petite pause dans mes critiques de livres... pour faire le point sur l'état des pratiques de lecture des Français.

A l'occasion du Salon du Livre, le Syndicat National de l’Édition a publié, en partenariat avec IPSOS, une étude sur le rapport des Français à la lecture. Les résultats sont édifiants et très intéressants. Du coup, j'ai épluché pour vous cette étude, pour en ressortir la substantifique moelle (enfin, pour être honnête, ce qui me parle à moi...). 

Voici un petit compte-rendu de ce qui m'a vraiment marquée dans les résultats obtenus.


  • Près d'un Français sur trois ne lit jamais
Si 70% des Français sont "lecteurs de livres", c'est à dire qu'ils ont au moins lu un livre dans l’année, cela signifie que près d'1 Français sur 3 n'a lu aucun livre en un an... Même pas une BD, un manga ou un livre pour enfants : nada !!

Je ne sais pas si vous en connaissez des comme ça dans votre entourage. Moi oui, malheureusement, au moins un... et quand on voit le résultat, on se dit "sauvons la lecture", car le résultat est loin d'être glorieux ! Après m'avoir annoncé fièrement qu'il n'ouvrait jamais un livre, cette personne m'a sorti, au cours de la même soirée, qu'il pensait qu'en ce qui concerne les rois de France, les Louis n'avaient as été jusqu'à XVI. Le pire choc de toute ma vie, je crois... Comment peut-on ne pas connaître Louis Croix V Bâton ?? 

Bon, et sinon, ceux qui lisent ? Combien de livres lisent-ils ? Que lisent-ils ?  Ou se situe-t-on parmi eux ? J'avais envie d'en savoir plus, alors j'ai téléchargé le document complet : 58 slides... mais quand on aime lire, on ne compte pas !


  • Les "lecteurs" sont-ils des vielles filles ?
Parmi les lecteurs, les Français lisent  en moyenne 15 livres par an, ce qui n'est pas si mal, à mon avis. Quand on bosse, lire 1 livre par mois me parait relativement correct, même si ce nombre est malheureusement en baisse. Et 84% d'entre eux ne peuvent pas imaginer un monde sans livres.

En termes de profil, 52% des lecteurs sont des... lectrices, ont en moyenne 48 ans et 71% ont plus de 35 ans. Des vieilles filles, je vous dis !

1 lecteur sur 4 appartient à la catégorie « grands Lecteurs », c'est-à-dire qu'ils lisent plus de 20 livres par an. 61% sont des femmes (encore !!) et, en moyenne, ces boulimiques de la lecture ont 50 ans et sont sans enfants. 
  

  • Et nous, les 25-34 ans, quels lecteurs sommes-nous ? Des lecteurs moyens, férus de science-fiction
On lit 11 livres en moyenne par an (je ne me sens absolument pas concernée par un chiffre si bas !). Les petits lecteurs (1 à 4 livres par an) représentent 31% de cette tranche d'âge, les lecteurs moyens (5 à 19 livres par an) 46%, et les grands lecteurs (+ de 20 livres par an) 23%.
Que lit-on ? De la science-fiction à 40%, des policiers à 33%, des BD à 33%, des livres pratiques à 29% et des classiques à 28%.



  • Les hommes refont l'Histoire, les femmes préfèrent les beaux policiers...



Et vous, où vous situez-vous en matière de lecture, par rapport à la moyenne des Français ?

samedi 15 mars 2014

50 nuances plus sombres - E.L. James

Pour le Tome 2 des 50 nuances, je vais faire court, vu que j'ai déjà fait un billet sur l'opus précédent. Après le Tome 1, ma copine Céline m'a prêté les 2 Tomes suivants, normal, histoire que j'ai un aperçu global de la saga. Et comme ma boss lisait le Tome 2 et qu'elle est quand même un peu du genre à faire des spoilers (elle ne pourra qu’acquiescer, je pense), j'ai décidé de le lire avant elle, comme ça, c'est fait ;-)

Je vous laissais sur un Tome 1 un peu mi-figue mi-raisin, où je vous disais que la promesse érotique du livre était loin d'être tenue (le côté sado-maso chambre de la douleur n'en avait que le nom), mais que l'histoire était correcte... et où je craignais que le Tome 2 ne soit l'exact opposé de son prédécesseur : du cul en veux-tu en voilà, sans aucune histoire... j'étais malheureusement à côté de la plaque, avec un roman plat sur tous ces aspects.

Titre : 50 nuances plus sombres

Auteur : E.L. James

Date de sortie : avril 2012

Synopsis (ATTENTION, SPOILERS SUR LE TOME 1) : A la fin du premier Tome, Anna jetait Christian comme une vieille chaussette sado-maso. La fessée ? Plus jamais !! Ce nouvel opus commence donc sur une Ana malheureuse comme les pierres : fouet ou pas fouet, cet homme là, elle l'a dans la peau. Quand il propose de l'accompagner au vernissage de l'exposition photos de José, sa résistance se retrouve à l'état de guimauve, et elle accepte... Le couple se reforme avec, cette fois, un Christian qui tente de faire œuvre de pénitence et de trouver sa paix intérieure... finie la chambre rouge de la douleur : il veut avant tout garder Anna, sans qui la vie ne vaut pas d'être vécue. C'est sans compter sur Leïla, une ancienne soumise qui a juré de récupérer Christian, ni sur Mrs Robinson, qui veille sur l'âme sado-maso de son ancien élève...

Mon avis :
  • Les plus : contre toute attente, je m'étais trompée... pas de sado-masochisme à outrance, et une histoire qui se tient un peu plus que je ne l'avais imaginé. Du coup, ce roman était plus facile à lire que prévu. Et puis, c'est vrai, une fois commencé, on a tendance à le dévorer, malgré toutes les critiques qu'on peut en faire après.
  • Les moins : plus sombre ? Mais où ce livre est-il plus sombre ? On nous a clairement menti sur la marchandise car ce livre est d'une mièvrerie sans pareil. A part peut-être Leïla qui apporte une pointe (très légère) de piquant (quand va-t-elle frapper ? Où est-elle cachée ?), le boss d'Anna qui veut clairement lui sauter dessus (comment cela va-t-il finir ?) et Christian que l'on pense mort l'espace de 3 pages et demi... il n'y a pas de quoi fouetter une soumise ! De mémoire, le plus trash du roman, au point de vue érotisme, est un vibromasseur... à moins que ce ne soit un doigt ? Bref, plus sombre, vous dites ? Mouai, je ne suis pas convaincue. Non pas que je ne n'attendais que ça, mais je ne vois pas l'intérêt de lire un bouquin érotique pour se retrouver avec un tel tas de platitudes... Sans compter l'histoire totalement à l'eau de roses ! "Bébé ne me quitte pas", "Bébé je t'aime", "Veux-tu m'épouser ?", Veux-tu vivre avec moi ?", "Et si on faisait un enfant ?"... Vous l'avez compris, Mister baise a disparu des radars ! Dans ce roman, tout est plat... comme ma note.

Note : 4,5/10

vendredi 7 mars 2014

Le meilleur des mondes - Aldous Huxley

Il est des livres cultes qu'on n'a jamais ouverts. Il faut croire qu'ils sont passés entre les gouttes des livres qu'on vous oblige à lire à l'école. Pour moi, c'est le cas d'un grand nombre de Maupassant, Flaubert, Balzac ou même Zola. 
Quant aux livres d'anticipation, déjà qu'on nous en fait lire très peu à l'école (je dois admettre qu'à l'âge du collège, ça nous en dégouterai plus qu'autre chose), il faut croire que je suis en plus passée à travers les plus connus : Jules Verne et son De la terre à la lune, George Orwell et son 1984... et surtout, Aldous Huxley et son Meilleur des mondes !

Malgré mon goût très prononcé pour la science-fiction et l'énorme bibliothèque science-fictive de mes parents, j'ai découvert très tard Philip K. Dick, Isaac Asimov ou encore Roger Zelazny. Et quant aux plus connus de tous, je ne les ai donc tout simplement pas lus. Il fallait que ça change.

Et finalement, ce sont eux qui sont venus à moi, par le plus grand des hasards, et par Kévin, un peu. Un soir qu'il allait vider les poubelles à la cave (chose que je ne fais presque jamais, il fait bien trop noir, je pourrais tomber sur un zombie...), il avise une énorme pile de livres jetés aux ordures. 
Connaissant mon amour immodéré des belles histoires, il me presse de descendre voir de quoi il retourne (il avait juste remonté pour lui, au vu de son amour immodéré à lui pour la bonne bouffe, une encyclopédie complète de recettes de cuisine).

Je décide alors de prendre mon courage à deux mains et descends à l'étage des poubelles pour faire une petite inspection en règle.
Je commence à fouiller dans l'énorme pile laissée là mais, pour le coup, cette famille qui jetait des livres aux ordures n'y avait mis que des classiques purs, pas vraiment à mon goût : les fameux Maupassant, Flaubert et Balzac, que je n'aime pas beaucoup. 
J'allais abandonner et remonter dans mon home sweet home sans zombies, quand soudain, au milieu de tous ces classiques du XIXème, j'aperçois Le meilleur des mondes. Comme je suis vraiment une fan de science-fiction convaincue, c'était le moment où jamais de le lire...


Titre : Le meilleur des mondes

Auteur : Aldous Huxley

Date de sortie : 1931

Synopsis : Demain, le bonheur sera universel, et obligatoire ! C'est la philosophie de Ford. Ainsi, l'histoire commence dans un monde de bonheur pur et nous transporte dès les premières pages dans un centre de fécondation. En effet, la reproduction telle que nous la connaissons n'existe plus. Chaque enfant est conçu en laboratoire et est affecté, dès l'état embryonnaire, à une tâche et une caste bien spécifique. Pour s'assurer que les castes du bas soient heureuses d'être en bas et que les castes du haut soient heureuses de ne pas avoir à trainer avec les castes du bas, le futur a inventé l'hypnopédie : des années et des années de messages hypnotiques ressassés pendant le sommeil. Ainsi, tout le monde pense comme tout le monde, pour le bonheur de tous. Il est conseillé de changer régulièrement de partenaire sexuel, et ce depuis le plus jeune âge, car la monogamie créée la famille et l'instabilité. Les notions de père et de mère n'existent donc plus. La science ne progresse plus non plus, car c'est la science qui a permis la bombe et autres horreurs. En cas de doute sur la société et les règles, une drogue appelée Somma permet de retrouver cet état de bonheur parfait. In fine, les gens sont conditionnés, mais heureux. Le reste n'est que le prix à payer pour accéder au bonheur. Un monde parfait... sauf si un grain de sable vient enrayer la machine...

Mon avis :
  • Les plus : ce livre d'anticipation est, comme la plupart des romans d'anticipation, extrêmement bien vu. Presque prémonitoire. C'est un livre qui fait réfléchir sur les potentielles dérives de la société, sur la quête du bonheur à tout prix. Finalement, pour vivre heureux, vivons cachés, au risque de ne plus voir ce qui compte vraiment dans nos vies. Tout ce qui ne correspond pas à un idéal établi est banni de la société, rendant les gens uniformes et sans saveur. A mon sens, dans ce livre, ce qui nuit au bonheur (la peur, la colère, la science...) est pourtant ce qui rend notre bonheur si palpable, si appréciable quand on l'a. Comment reconnaître et apprécier le bonheur si on n'a jamais connu le malheur ? Un livre qui, pour son apport à ce style de littérature d'anticipation, mérite d'être lu au moins une fois.
  • Les moins : une fois, mais pas plus. Le style a indéniablement vieilli. Si le livre est brillant pour son époque, il a prix un certain coup de vieux. Au-delà de son apport à la postérité, ce livre m'a sacrément dérangée, mise mal à l'aise. C'est le but, me direz-vous ? Sauf que, du coup, je n'en ai pas apprécié la lecture. Quant à la fin, elle est comme celle de la plupart des livres d'anticipation : décevante. Elle laisse sur sa faim.

Note : 5/10

samedi 1 mars 2014

La tête de l'emploi - David Foenkinos

Rares sont ceux qui le savent, La tête de l'emploi est une réédition retravaillée de Bernard. Pour moi, ça ne change pas grand chose (à part un léger détail de calendrier que je vous expliquerai plus tard), car je n'ai jamais lu Bernard. D'ailleurs, je ne connais pas un seul Bernard.
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Aucune idée, peut-être juste pour rendre à César ce qui est à César (ou à David ce qui est à David).

Bref, passée cette introduction tirée par les cheveux, j'en viens à ma découverte du livre.
Ceux qui lisent régulièrement mon blog savent que j'ai découvert David Foenkinos récemment, au Salon du Livre de l'an dernier. 

Avant La tête de l'emploi, j'ai lu 3 livres de lui. Beaucoup ? Trop peu ? Je ne sais pas, mais j'avais beaucoup aimé. Alors quand j'ai lu dans je ne sais plus quel gratuit qu'il en sortait un nouveau, je l'ai acheté immédiatement. J'ai profité d'un achat que je devais faire à la Fnac pour choper le bouquin ni vu ni connu, à l'insu de l’œil de lynx de mon mari qui trouve qu'on a déjà beaucoup trop de livres et que la bibliothèque va finir chez les voisins du dessous à force de la charger...

Me voila donc arrivée à la caisse avec le livre de vampires que je venais chercher à la base et le livre Foenkinos récupéré au passage. J'ai eu comme l'impression que la caissière se demandait bien ce que je faisais avec ces 2 livres tellement différents dans mon panier... à moins qu'elle ne se demande rien du tout, ne connaissant ni Foenkinos ni Charlaine Harris, voire aucun des 2. Je me suis peut-être fait des films... la connaissance des beaux livres se perd, de nos jours...

Comme vous le savez si vous avez lu mes dernier billets, j'ai commencé par le livre sur les vampires. Déjà, parce que je voulais connaitre la fin de la saga. Et aussi parce que ça faisait moins longtemps que j'avais publié sur mon blog un billet sur Foenkinos que sur les vampires. 
Je ne voudrais pas que les (rares, j'espère) lecteurs qui n'aiment pas le style de Foenkinos en retrouvent à toutes les pages. Néanmoins, l'envie de lire La tête de l'emploi a été plus forte que tout, et j'ai fini par tomber dedans. Et il faut avouer aussi que les premières lignes sont géniales et donnent envie d'encore. Je voulais vous en mettre un bout, mais comme j'ai prêté le livre dès que je l'ai eu fini (on se l'est arraché, vous voulez dire ! Prenez un ticket, la file d'attente est longue ou, mieux, achetez-le !), je ne peux malheureusement pas vous les retranscrire.

J'ai essayé de les retrouver sur Internet, mais au lieu de ça, je suis tombée sur 15 interviews réalisées par 15 médias différents, avec 15 fois les mêmes questions et - logique - 15 fois les mêmes réponses et 15 fois les mêmes citations en gros caractères... Quelle originalité !
Un seul article est légèrement différent des autres : l'article de RTL.fr, qui a volé un "air" de Bernad... mais avec son R second, Bernad ne manque heureusement pas d'R !

Moi, si je devais poser une question à Foenkinos sur ce livre, ce ne serait pas s'il ressemble à son personnage ou que lui inspire le prénom David... La vrai question est  : comment vous est venue cette idée lumineuse de dédier un coin sexshop dans une quincaillerie ?


Titre : La tête de l'emploi

Auteur : David Foenkinos

Date de sortie : janvier 2014

Synopsis : Déjà, à la naissance, Bernard n'a pas eu de chance. Il s'appelait Bernard. Tout le monde peut s'appeler Bernard, et ce Bernard était aussi neutre que son prénom. Rien d'étonnant alors à ce que sa vie soit un puits sans fond de neutralité. Une réussite lente et croissante dans l'échelle sociale, une femme avec qui il ne fait plus l'amour, et une fille partie vivre à l'étranger... Alors, comme un couple normal, il subit de plein fouet la crise. 
La crise de son ménage : le départ de sa fille révèle une faille profonde. Sans enfant à la maison, le couple n'a plus rien à se dire et se délite. 
La crise économique : travaillant dans une banque, Bernard la vit encore plus fort que les autres. 
Sans amour et sans le sou, il se retrouve obligé de retourner vivre chez Papa-Maman...

Mon avis : 
  • Les plus : je vous ai déjà dit que la plume de Foenkinos est superbe ? Oui ? Mince alors, je perds la mémoire... Enfin, s'il fallait le redire 1 000 fois pour vous en convaincre, je commencerai maintenant. Quelle écriture sublime, quelle poésie, quelle simplicité époustouflante... ! Un vrai déluge de beaux mots. Là où l'auteur est vraiment fortiche, c'est pour construire une histoire à partir de ce "rien" qui fait la vie de tous les jours. Ces anti-héros propulsés au rang de héros du jour, avec un rôle (et une tête ?) à contre-emploi, sont jubilatoires ! Je ne devrais pas le dire (les personnes concernées pourraient en prendre ombrage), mais j'ai reconnu en Bernard un joli patchwork de personnes de mon entourage. Car les héros de Foenkinos sont vous et moi, un peu de chacun dans un personnage unique, mais qu'on aurait pu connaître !
  • Les moins : hasard du calendrier, cette réédition sort juste après Je vais mieux. Avec une trame presque identique, j'ai eu comme un sentiment de déjà-vu. Heureusement qu'il y a un sexshop dans la Quincaillerie ;-)

Note : 7/10