samedi 8 mai 2021

Tout ce qui est sur terre doit périr de Michel Bussi

Retour cette semaine sur un auteur que j'apprécie tout particulièrement : Michel Bussi !

Bien que Tout ce qui est sur terre doit périr ne soit pas son roman le plus récent et que ma lecture en date un peu (en retard sur mes chroniques, moi ?), j'en ai le souvenir toujours aussi vivace. Laissez-moi vous faire découvrir cette petite pépite parmi la longue liste des merveilleux romans de Michel Bussi.

En préambule, un peu de contexte sur Tout ce qui est sur terre doit périr. Michel Bussi, à travers ce livre, nous fait prendre de nouveaux chemins littéraires, en marge de ses habituels polars, comme il l'a par ailleurs déjà fait avec ses contes pour enfants et sa nouvelle série Néo à destination des adolescents. Avec ce roman, Michel Bussi signe un thriller ésotérique, dans la droite lignée d'un Dan Brown, s'attaquant à un grand mystère de l'humanité, celui de l'arche de Noé.

Pour la petite anecdote, en 2017, quand il publie La dernière licorne (son titre original), bien plus noir et violent que ses romans habituels, il le fait sous le pseudo de Tobby Rolland pour ne pas désorienter ses lecteurs fidèles. 

A l'époque, le roman rencontre un certain succès et, à l'occasion de sa sortie en poche sous son nouveau titre Tout ce qui est sur terre doit périr, Tobby Rolland rend sa place à Michel Bussi. 


Titre : Tout ce qui est sur terre doit périr - La dernière licorne

Auteur : Michel Bussi

Date de parution : octobre 2019

Editeur : Pocket

Genre : thriller ésotérique


Résumé : une masse sombre, inexpliquée, prise dans les glaces millénaires du mont Ararat. Un livre inédit, gardé sous clé dans l'enfer du Vatican. Un animal de bois, enigmatique, portant au front une corne unique. Les indices sont là, éparpillés. Un gigantesque puzzle à reconstituer pour remonter à l'origine de toutes les religions du monde. De Bordeaux à Hong Kong, en passant par l'Arménie, Zak Ikabi n'a qu'une obsession : en réunir toutes les pièces lui permettant de trouver l'arche de Noé. Embarquée malgré elle dans cette quête incensée, la glaciologue Cécile Serval, aussi érudite que volcanique, se voit bientôt confrontée à un déluge de questions. Et de balles... car pour garder le secret, certains sont prêts à tout.

Mon avis : avec ce roman au style bien différent de ses précédents, Michel Bussi, qui selon moi commençait à trop user de vieilles ficelles pouvant parfois lasser, s'offre ici un second souffle. Et je dois avouer que ce nouveau genre lui va plutôt bien ! le roman est extrêmement bien documenté, finement construit, et on est happé tout du long dans une intrigue dont le rythme est d'une intensité folle. En effet, comme il l'admet lui-même, le roman est plus sombre et violent que ses polars traditionnels, mais c'est un vrai délice pour les amateurs de thrillers. On y retrouve tous les bons ingrédients du genre : une course poursuite, du mystère, des gens prêts à tuer pour garder le secret, une histoire d'amour... sans oublier le coeur du sujet, l'arche de Noé, un très bon point d'accroche pour ce type de roman, et que je n'avais jamais eu l'occasion de découvrir en tant que sujet clé d'un thriller. J'ai adoré toutes les anecdotes et l'histoire développée autour de ce sujet. Tout tient la route, à l'exception du twist final, que j'ai trouvé un peu capillotracté, laissant au roman un goût d'inachevé.



samedi 24 avril 2021

Le jour où Kennedy n'est pas mort de R. J. Ellory

Cette semaine, je vais vous parler d'un livre découvert totalement par hasard, sur une étagère. J'ai été tentée pour 2 raisons : son auteur, R. J. Ellory, romancier de talent, et son titre intriguant. Le jour où Kennedy n'est pas mort. 

La promesse d'une uchronie. Une uch... quoi ? En faisant le choix de ce roman, j'ai succombé à un genre particulier, dont je découvrais le terme pour la première fois, l'uchronie. Le récit d'événements fictifs à partir d'un point de départ historique. L'auteur d'une uchronie prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l'issue pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles. 

Quelques exemples de séries uchroniques récentes : The man in the High Castle, adaptée du roman de Philip K. Dick, qui décrit un monde alternatif dans lequel l'Allemagne nazie, le japon et l'Italie fasciste ont remporté la Seconde guerre mondial. La série For all mankind, quant à elle, imagine le cosmonaute russe Alexeï Leonov marcher sur la lune avant le premier américain... 

Je pense que vous avez saisi le concept. Dans le cadre de ce roman, le postulat de départ était le suivant : et si J. F. Kennedy n'avait pas été assassiné le 22 novembre 1963 à Dallas ? Le tout sur fond d'enquête policière... la R.J. Ellory's touch !


Titre : Le jour où Kennedy n'est pas mort

Auteur : R.J. Ellory

Date de parution : juin 2020

Editeur : Sonatine

Genre : thriller uchronique


Résumé : le 22 novembre 1963, le cortège présidentiel de John F. Kennedy traverse Dealey Plaza. Lui et son épouse, Jackie, saluent la foule, quand soudain... quand soudain rien : le Président ne mourra pas ce jour-là. En revanche, peu après, le photojournaliste Mitch Newman apprend le suicide de son ex-fiancée, Jean boyd, dans des circonstances inexpliquées. Le souvenir de cet amour chevillé au corps, Mitch tente de comprendre ce qu'il s'est passé. Découvrant que Jean enquêtait sur la famille Kennedy, il s'aventure peu à peu dans un monde aussi dangereux que complexe : le coeur sombre de la politique américaine. Sexe et manipulations, mensonges et assassinats... dans cette histoire alternative, JFK semble avoir échappé à son destin. Mais pour combien de temps ?

Mon avis : Le jour où Kennedy n'est pas mort est un thriller plutôt correct, facile à lire. On ne décroche pas. Au-delà du mystère sur la mort de Jean Boyd, on découvre les coulisses du pouvoir et la face cachée de Kennedy. On apprend beaucoup en lisant, et notamment sur l'envers de la légende Kennedy, un Président à l'image largement édulcorée par les médias. Et qui, du fait d'un assassinat précoce, est auréolé depuis des décennies d'une image immaculée. Pourtant, drogué aux médicaments du fait de nombreux problèmes de santé, collectionneur de femmes, derrière le charme et l'image de gendre idéal qu'il nous a laissé avec le temps, se cache un autre JFK plus méconnu et plus sombre. Sur ce point, pari réussi pour R. J. Ellory.

Mais le problème d'une uchronie, c'est que si l'on ne maîtrise pas l'histoire de base, on a du mal à en comprendre les subtilités, les écarts, les références historiques... et c'était mon cas. Je suis trop jeune pour avoir vécu la saga Kennedy en "live" et les Etats-Unis sont encore trop éloignés de la France pour qu'on en explore les détails historiques à l'école. De ce fait, j'ai eu du mal à avoir le recul nécessaire pour apprécier le roman, avec une certaine limite à distinguer le vrai du faux, générant une certaine frustration à la lecture. 

Par ailleurs, si l'on se pose deux secondes sur l'intérêt de faire de ce roman une uchronie, je n'y ai pas vu l'intérêt. Le Jour où Kennedy n'est pas mort n'a d'uchronique que le synopsis de base. On aurait tout à fait pu imaginer la même histoire du vivant du Président.  L'uchronie n'apporte ici pas grand chose au roman, et c'est bien dommage. 

Concernant le volet "polar", l'histoire est sympathique, mais on se perd dans les tergiversations amoureuses du protagoniste et la conclusion ne nous fait pas sauter au plafond. Roman sympathique, donc, mais pas exceptionnel. 









samedi 29 août 2020

La saga du soleil noir d'Eric Giacometti et Jacques Ravenne


Après une longue coupure estivale, me voilà d'attaque pour la rentrée. Et comme chaque année, je vais vous faire un debrief de mes lectures estivales... enfin presque. Parce que j'ai 2 ans de retard dans mes chroniques et, qu'avec 2 enfants en plus, mes lectures estivales se réduisent comme peau de chagrin. 

Mais j'ai quand même eu le temps de bouquiner un peu cet été - merci les trajets en voiture - et parmi plusieurs lectures plutôt mitigées je vous ai dégoté une petite perle, La saga du soleil noir. Je commence donc par vous chroniquer celle-ci, car si vous ne connaissez pas, il est urgent de découvrir !


Titre : La saga du soleil noir

Auteurs : Eric Giacometti et Jacques Ravenne

Date de parution :

  • Tome 1 - Le triomphe des ténèbres : 4 avril 2018
  • Tome 2 - La nuit du mal : 15 mai 2019
  • Tome 3 - La relique du chaos : 3 juin 2020
Éditeur : JC Lattès

Genre : historique / ésotérique


Résumé : le dernier né des Giacometti / Ravenne, qui met, le temps d'une saga, au repos le personnage emblématique et récurrent d'Antoine Marcas (enfin presque, puisque les auteurs ont choisi comme protagoniste le père d'Antoine). 
Deuxième guerre mondiale. Hitler est au pouvoir. Le Reichsführer Himmler, maître absolu de la SS, fonde l'Ahnenerbe ("Héritage ancestral"), une organisation qui a pour objet de démontrer historiquement, anthropologiquement et archéologiquement la supériorité de la race aryenne à travers les âges. Lors des recherches, le Colonel Weistort, aux commandes de l'Ahnenerbe, découvre l'existence de 4 swastikas millénaires dont le pouvoir ancestral peut permettre au Reich de changer la face du monde. Il ne reste plus qu'à mettre la main dessus. Une course contre la montre débute alors entre les allemands et les services secrets alliés, dont l'issue aura une influence majeure sur les événements à venir.

Mon avis : grandiose ! Un excellent roman historico-esotérique, à mi-chemin entre Indiana Jones et Dan Brown, mais le tout version française... car il faut être fier de ce qu'on sait produire de mieux ! Un roman qui tient en haleine de la première à la dernière page, et qui, malgré un genre largement traité ces dernières années, arrive encore à nous surprendre et à nous scotcher. J'ai fortement apprécié le système d'annexes très malin mis en place par les auteurs pour démêler le vrai du faux : on se fait plaisir tout en apprenant tout un tas de choses méconnues sur la seconde guerre mondiale. Même si déjà le premier tome nous happe dès les premières lignes, la trilogie monte crescendo et finit en apothéose. C'est du grand art pour un roman du genre. Aucune maladresse, aucune fausse note. On aurait juste aimé un quatrième tome, rien que pour faire durer le plaisir ! 









samedi 27 juin 2020

L'été circulaire de Marion Brunet


Encore une auteure que j'ai découvert au hasard du Salon du livre de Saint Maur des Fossés. Conseillée par ma belle-mère. Une jolie rencontre avec une romancière encore étonnée d'être là et d'être félicitée par ses lecteurs. Une personne douce, humble, souriante. Ça m'a donné envie d'acheter son livre et de découvrir. 


Titre : L'été circulaire

Auteur : Marion Brunet

Date de parution : avril 2019

Éditeur : Albin Michel



Résumé : Jo et Céline sont 2 soeurs, adolescentes. Elles ont 15 et 16 ans et vivent une vie de fêtes foraines, de centres commerciaux et de descentes nocturnes dans les piscines des villas cossues du Midi. Mais très vite, cette vie faite d'insouciance s'envole en éclats. Céline est enceinte. Elle ne veut pas dire qui est le père. Son paternel, sanguin, est prêt à en découdre, quitte à commettre l'irréparable...


Mon avis : une jolie plume, mais une histoire bien trop sombre. Un drame qui a vocation à montrer les gens, nus, tels qu'ils sont dans leur ignorance et leur fierté, à travers leurs destins tragiques. Des enfants qui reproduisent la vie de leurs parents. Une vie qu'ils faisaient tout pour fuir. Le soleil chaud et réconfortant du Lubéron laisse place à un récit noir, glaçant, qui éteint toute la candeur du début du roman. C'est un récit sur les petites gens. C'est un roman sur des vies ratées. 
Ce livre m'a laissé un sentiment plutôt mitigé car, de par son fond éminemment social, je n'y ai pas trouvé l'évasion recherchée, mais plutôt un profond sentiment de malaise. Une déception aussi de par la classification du roman : considéré comme un policier, nous sommes plutôt ici dans le drame sociale et je n'y ai donc pas trouvé mon compte. 
En conclusion, un style très prometteur, mais un univers qui n'est clairement pas le mien





samedi 30 mai 2020

Capitaine Frites d'Arnaud Le Guilcher

D'Arnaud Le Guilcher, j'avais déjà lu En moins bien, un OVNI littéraire comme on n'en avait plus vraiment fait depuis Fantasia chez les ploucs. Même genre. Décalé. Caustique. Cynique. Poilant.
Je n'avais pas autant accroché à ce premier roman que mon père et mon frère, mais il fallait avouer qu'il avait du style, le jeune auteur. 

Et puis j'étais passée à autre chose. Je n'avais pas vraiment prévu d'y revenir. Pas que je n'avais pas aimé, mais j'étais passée à autre chose et je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de relire un Arnaud Le Guilcher. Jusqu'à l'an dernier. 

Remettons-nous dans le contexte. Salon du livre Saint Maur en Poche. Un beau week-end ensoleillé. J'avais convaincu mon père de faire une virée à Saint-Maur-des-Fossés, pour nous rendre à cet incroyable Salon littéraire de plein air 100 % gratuit. Avec des auteurs accessibles et des montagnes de livres de poches. Le paradis, en somme. J'avais mes auteurs, mon père avait les siens. On s'est échangé les bons plans, et je suis repartie avec une tonne de bons bouquins. Dont Arnaud Le Guilcher. Capitaine frites. Dédicacé. 
J'ai adoré la personne. Aussi intéressante et tourmentée que ses romans. D'une générosité à toute épreuve. J'ai adhéré à l'homme, j'ai ramené un des ses bouquins à la maison. 

J'espère qu'il sera là l'année prochaine, je dévaliserai son stand ;) Ça tombe bien, il me reste un certain nombre de ses romans à dévorer.


Titre : Capitaine frites

Auteur : Arnaud Le Guilcher

Date de parution : août 2016

Éditeur : Robert Laffont


Résumé : Arthur vient de divorcer. Un divorce qui pourrait se qualifier de cauchemardesque, et ça reste un euphémisme. Alors il décide de fuir. Loin. Très loin de Paris. À Yabaranga, capitale chaotique du Konghia, un pays imaginaire d'Afrique centrale. C'est là que tout part en vrille. Il se retrouve pris entre un Président totalitaire domicilié dans une immense tour jamais achevée, une bande de rastas blancs, des tamanoirs envahissants, et des envies d'élevages du plus grand poisson d'eau douce jamais recensé. Alors qu'il commence à se faire à cette nouvelle vie burlesque mais pas désagréable, une ombre vient noircir le tableau : son ex-femme débarque...

Mon avis : sur le papier, Capitaine frites ne casse pas trois pattes à un canard. La quatrième de couverture, bien que sympathique, ne m'avait pas fait sauter au plafond, et ce n'est que quelques mois plus tard que je me décidais à lire ce roman. Et j'ai pris une vraie claque. L'écriture est magistrale, le garçon a un vrai talent. C'est improbable, insolite, ubuesque... du rarement vu. Cynique, mais désopilant. Qu'est-ce qu'on rigole ! Dopez vos zygomatiques avant de commencer le livre, sinon vous aurez des crampes de première classe. Qu'est-ce qu'on est bringuebalé dans ce bouquin, mais qu'est-ce qu'on se délecte ! Un vrai petit bijou. Une cure de bonne humeur. On ne lâche pas le roman du début à la fin, fin qui arrive un peu trop vite, d'ailleurs. On aurait bien demandé un peu de rab. Bref, un roman à l'image de son auteur : cynique, un peu paumé, mais réconfortant et empreint de générosité. Moi, perso, j'achète, et plutôt deux fois qu'une !!





samedi 23 mai 2020

Au soleil redouté de Michel Bussi

Comme toujours, pas mal de retard sur ma critique du nouveau Michel Bussi. Alors que, comme toujours, je l'ai acheté dès qu'il est sorti. Et comme toujours, je l'ai dévoré.

Alors pourquoi, comme toujours, j'ai traîné pour vous le commenter ? Hésitante, peur de ne pas arriver à vous transmettre tout ce que ce roman m'a communiqué, peur de ne pas être à la hauteur... voilà pourquoi.

Comme toujours, j'ai abordé ce roman en me disant : "cette fois ci, il ne m'aura pas. Je vais comprendre, avant la fin". Comme toujours, j'ai eu tort. 

Il est énervant, Michel Bussi. Même s'il a des hauts et des un peu moins hauts (jamais vraiment de bas), même si on commence à se dire qu'il va épuiser le genre, il réussit toujours à nous surprendre. A nous faire aller là où il veut qu'on aille. On se fait toujours prendre et on aime ça.

Il en a des histoires en rayon. Je ne sais pas quand il s'essoufflera, mais pas tout de suite, apparemment. 


Titre : Au soleil redouté

Auteur : Michel Bussi 

Date de parution : février 2020

Éditeur : Presses de la Cité


Résumé : cinq lectrices ont gagné un concours. Elles vont suivre pendant une semaine, en huis clos sur l'île des Marquises Hiva Oa, l'atelier d'écriture de Pierre-Yves François, romancier à succès. A sa demande et dans le cadre de cet atelier, elle vont toutes les 5 devoir écrire leur bouteille à la mer. "Avant de mourir, je voudrais...
Mais très vite, tout s’enchaîne. L'écrivain disparaît. Et petit à petit, les 5 lectrices vont se retrouver en danger de mort. A chaque disparition, à chaque cadavre, une lettre posée en évidence. La bouteille à la mer de la prochaine victime...  

Mon avis : en lisant la 4ème de couverture, j'étais certaine que Michel Bussi voulait nous revisiter Les 10 petits nègres d'Agatha Christie. Un huis clos, sur une île, avec un groupe de personne tuées une à une. Il y avait de quoi faire la comparaison, surtout que Michel Bussi ne s'en privait pas, au sein même de son propre roman. Et quelle comparaison ! Le chef d'oeuvre du polar. L'un des plus grand roman de madame Christie, avec Le crime de l'Orient Express ou encore Le meurtre de Roger Ackroyd. Les premiers romans policiers au twist final de génie. La crème de la crème, à laquelle Maître Bussi ne semblait pas avoir peur de s'attaquer. Il se frottait à du lourd, l'ami Bussi, en osant la comparaison. Et forcément, j'avais peur d'être déçue. 
Puis, comme toujours avec lui, en entrant dans le roman, je me laissais immédiatement porter par l'histoire, en me disant alors qu'il serait bien temps de voir ce qu'allait donner le dénouement. Les personnages ont tous leurs aspérités, qui les rendent touchants, irritants, désagréables, émouvants... mais en tout cas on s'attache. On espère que certains mourrons les premiers, pour que ceux que l'on préfère aient encore une chance. On espère aussi que ceux que l'on aime bien ne soient pas des assassins... Et puis on commence à se laisser bercer par l'histoire, l'atmosphère des Marquises, les références poétiques à Jacques Brel et à Paul Gauguin... et on se laisse endormir. 
Et là, comme toujours, Bussi nous sort son coup de maître ! Je n'ai absolument rien vu venir. Pourtant, il est évident, limpide ce twist. Mais comme toujours, Bussi a réussi à nous détourner de l'essentiel, on se laisse prendre. Les derniers chapitres, je les ai passés à me dire "c'est pas possible, il m'a encore eue". Et pourtant, on aurait pu comprendre. On aurait dû... et vous, devinerez-vous ?




samedi 16 mai 2020

Né sous une bonne étoile d'Aurélie Valognes

Petit à petit, votre petit oiseau préféré rattrape son retard en matière de best sellers. Et cette semaine, je vous fais découvrir, pour ceux qui comme moi ne la connaissent pas, Aurélie Valognes, une auteure bel est bien installée dans la liste des romanciers français qui se vendent le plus. 
Faisant partie de la nouvelle tendance d'auteurs "feel good", elle a su trouver en quelques années sa place dans le paysage littéraire hexagonal.

Quant à moi, et bien je n'avais jamais franchi le pas... en partie à cause des couvertures trop flashy de ses romans, qui ne m'ont jamais donné envie d'aller plus loin. 

Mais en ces temps de confinement où l'on trouve l'évasion dans nos bon vieux bouquins, j'ai décidé de tenter l'aventure. En choisissant complètement au hasard l'un de ses romans parmi les suggestions d'un site d'ebooks. Au pif. Sans a priori. Je n'avais même pas lu la quatrième de couverture, et je me lançais à l'aveugle. Pour découvrir un vrai petit bijou. 


Titre : Né sous une bonne étoile

Auteur : Aurélie Valognes 

Date de parution : mars 2020

Éditeur : Mazarine


Résumé : Gustave n'est pas vraiment ce que l'on pourrait qualifier de bon élève. Cadet d'une famille de 2 enfants, sa grande sœur, passée avant lui, a toujours suscité l'admiration de ses parents et de ses professeurs. Sur ce point, Gustave souffre nettement de la comparaison. Il n'est pas prêt, comme son aînée, de quitter sa cité pour de grands projets d'avenir. Pourtant il s'accroche. Il veut faire la fierté de sa mère. Mais dès le premier jour dans sa nouvelle école primaire, son instituteur le prend en grippe. Il est catalogué fainéant, bon à rien... ou alors juste bon pour le décrochage scolaire. Jusqu'à ce qu'au collège, une prof s'accroche pour 2 et fasse tout son possible pour lui faire reprendre le goût de l'apprentissage...

Mon avis : une petite pépite de douceur. On a tous - ou presque, il reste quelques malchanceux - connu un ou une prof qui nous a fait aimer l'école ou une matière, et ce roman est un peu comme notre madeleine de Proust scolaire. Même si je n'ai jamais été mauvaise à l'école, j'ai moi aussi le souvenir d'instituteurs et de professeurs incroyables, dans plein de belles matières. Je reste intimement convaincue que nous, adultes, en sommes là en partie grâce ou à cause de ces personnes qui ont jalonné notre vie d'enfants et d'adolescents. 
Quant à Gustave... lui, il essaye, mais il a du mal. Comme beaucoup d'enfants finalement. Trop vite catalogués fainéants ou cancres. On connait tous des Gustave. C'est pour ça qu'immédiatement, on s'attache à ce personnage et on aimerait tant qu'il réussisse. On voudrait y croire avec lui, même quand tout semble perdu. Néanmoins, toute la première moitié du roman se résume dans l'échec de Gustave. Au début, on en vient même à se demander pourquoi on lit ce roman qui est assez, disons-le, désespérant
C'est alors que tout s'illumine, tout s'éclaire. Avec une main tendue. Et on vit la seconde moitié du roman, un peu à l'instar de Gustave, comme une renaissance. Et la magie opère. 
On referme le roman avec une sacré larmichette, tant il imprime sa marque et reste en nous, même une fois fini. Ça faisait longtemps qu'un roman ne m'avait à ce point émue. Je ne sais pas si tous les romans d'Aurélie Valognes sont aussi bien construits, aussi poétiques et aussi beaux, mais je ne demande qu'une chose : vérifier !