samedi 29 novembre 2014

Cadrages & débordements - Marc Lièvremont

Un sélectionneur d'équipe nationale de football ou de rugby, c'est un peu comme un Président. Quoiqu'il fasse, il le fait mal et est le bouc émissaire de tout ce qui va de travers. Je ne dis pas qu'il n'est pas un peu responsable, ou que je n'ai pas détesté quelques uns des sélectionneurs/Présidents français, mais force est de reconnaître qu'une équipe ou un gouvernement, c'est comme un navire : il n'y a pas que le capitaine dans le bateau, mais tout un équipage.

Après avoir lu le livre de Raymond Domenech, j'avais compris pas mal de choses sur ce principe. C'est pourquoi, en tant que grande fan de rugby, j'ai décidé d'acheter et de lire la biographie de Marc Lièvremont, ancien sélectionneur du XV de France, jusqu'en 2011. 

Ne nous mentons pas : d'emblée, dès son arrivée à la tête du XV de France, j'ai détesté Marc Lièvremont. En dehors des médias qui n'ont clairement pas aidé, il y a eu une raison de départ qui a déterminé ma haine de ce sélectionneur : il a viré Jean-Baptiste Elissalde de l'équipe de France... HÉRÉSIE !!! Donc nous deux, ça commençait mal, d'autant que l'équipe a souvent contre-performé sous son ère. 

Aujourd'hui, avec l'avènement de Philippe Saint-André, qui ne fait guère mieux que son prédécesseur, j'ai eu envie de me replonger dans le passé. Malgré les nombreuses défaites, auxquelles j'ai assisté grelottant dans le froid du stade de France, je ne pouvais néanmoins que reconnaître que j'avais également vibré lorsque l'équipe de Marc Lièvremont a remporté son grand chelem aux 6 Nations ou lors de la coupe du monde 2011, lors de laquelle nous sommes allés jusqu'en finale

Et puis il y a eu Marc Lièvremont, commentateur Canal+. Ça a été une révélation, tant son analyse est toujours parfaitement juste. Comment quelqu'un qui analyse si précisément le jeu de l'équipe de France, y perçoit ses forces et faiblesses, analyse ce qui devrait être corrigé avec une pertinence effroyable... comment tune telle personne a pu se tromper autant sur sa propre équipe ? Là, je me souviens m'être dit : "et s'il avait tout compris mais qu'il n'avait jamais été écouté par son équipage ?"
Je voulais en avoir le cœur net.


Titre : Cadrages & débordements

Auteur : Marc Lièvremont

Date de parution : février  2012

Résumé : Cadrage & débordements, c'est d'abord le parcours de Marc Lièvremont à la tête du XV de France, retranscrit par le journaliste Pierre Ballester. Un livre en 3 parties : la coupe du monde 2011, la prise en main du XV de France par le sélectionneur, et la jeunesse de Marc Lièvremont. Portrait d'un humaniste, amoureux du rugby. Ses émotions, sa sincérité à fleur de peau, ses saillies verbales devenues cultes ("Sales gosses" pour parler des joueurs, "Tu m'emmerdes avec ta question" à un journaliste) sont partie intégrantes de cette biographie, qui relate le parcours de Marc Lièvremont à la tête du XV de France.  

Mon avis : un livre qui ressemble à Marc Lièvremont : factuel, objectif, sincère. Pas de gros scoop sur les coulisses de ce sport, sur les joueurs... rien de tout cela. Marc Lièvremont analyse, match après match sa vision du jeu que devrait mener son équipe et le jeu qu'elle a réellement joué. Simple, concis, un peu froid aussi. Marc Lièvremont se livre peu, et nous avons l'impression par moment de lire un dictionnaire. Marc est pudique, trop pudique. Au final, aucun coupable, juste des faits analysés. Cela fait que les succès et les échecs de l'équipe, on ne les comprend pas trop à la lecture du livre. 
Seuls le premier chapitre, extrêmement fort à l'heure de la défaite d'un petit point en finale de coupe du monde ; la description de ses rapports avec François Trinh Duc, complexes, autant que Marc croit en son joueur ; et la 3ème partie, sur son enfance, dévoilent qui est vraiment marc Lièvremont. Un homme entier, intègre et sincère.
Un avis plutôt favorable, mais mitigé, car Marc Lièvremont reste trop timide, trop pudique, et du coup trop descriptif. Or, le rugby est un sport qui déchaîne les passions et j'en attendais, de la passion.

Extrait : un paragraphe a totalement accroché mon attention dans ce livre : celui sur la stratégie de jeu adoptée par l'équipe de France sous l'ère Lièvremont. Je vous l'avoue tout de go : je n'ai rien compris au paragraphe, mais j'ai voulu vous en mettre un extrait, pour vous faire comprendre que le rugby, ce n'est pas que de l'intuition, des performances individuelles. C'est toute une technique, une stratégie d'une complexité absolue
"Tout d'abord, on a découpé le terrain en zones, aussi bien dans le sens de la longueur que de sa largeur. La longueur du terrain est découpée en 3 zones, qui donnent lieu chacune à des lancements de jeu appropriés afin de faire évoluer le jeu : dans nos trente mètres, c'est la "zone critique", d'où l'on doit absolument sortir sous peine d'encaisser des points ; de nos trente mètres aux trente mètres adverses, c'est la "zone d'initiatives", où il nous faut produire du jeu, mettre l'adversaire à la faute. Enfin, les trente mètres adverses représentent la "zone de marque". C'est dans cet espace qu'on déploie nos différentes stratégies offensives, là où la défense adverse étirée sur un seul rideau est la plus difficile à passer. Le sens de la largeur maintenant. Le terrain est là aussi sectionné en trois zones : la zone proche de la situation de jeu est appelée "bleue" ; la zone la plus éloignée est "rouge" et la zone intermédiaire "blanc". Chaque code couleur - les zones latérales du terrain - donne lieu à plusieurs combinaisons (ou lancements de jeu), qui portent des noms de villes dans notre lexique personnel ; et chaque combinaisons se mue en des séquences qui ont des noms de pays..."


Ma note :  7/10

samedi 22 novembre 2014

Paris, 1199 - Jean d'Aillon

Paris, 1199 est le deuxième tome des Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour
J'avais beaucoup aimé le premier tome qui, sur le même principe que les romans de Jean-François Parot, nous transportait dans une intrigue policière à travers les âges, puisque les histoires de Jean d'Aillon se passent sous le règne de Philippe Auguste. Et plus précisément, pour ce nouveau tome, en 1199, à Paris. Un moyen ludique de revisiter l'histoire, notamment celle du moyen-âge que, pour ma part, je maîtrise très mal. 

Et comme Robert de Locksley, alias Robin des Bois, fait partie de l'histoire, j'avoue que j'étais très tentée de le retrouver dans ce second opus... et oui, je l'admets, tout le long du roman, j'ai imaginé Kévin Costner mener l'enquête. On ne se refait pas, j'aime les Kévin ;)


Titre : Paris, 1199 (les aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour)

Auteur : Jean d'Aillon

Date de parution : mai 2010

Résumé : après Marseille, ce nouveau roman nous emmène à Paris, où Robert de Locksley, connu dans sa jeunesse comme le fameux Robin Hood, est missionné par Aliénor d'Aquitaine, à la fois pour retrouver un trésor qu'il est accusé d'avoir volé, mais également pour identifier l'assassin de du roi anglais Richard Cœur de Lion, qui vient de succomber à un carreau d'arbalète empoisonné. Robert demande alors de l'aide à son ami, troubadour et ancien mercenaire, Guilhem d'Ussel. Très vite, Templiers et Cathares se mêlent à cette histoire, qui ne semble pas s'arrêter à Richard
Cœur de Lion, mais vise également son grand ennemi français, le roi Philippe Auguste...

Mon avis : le roman est un peu long à démarrer. Avec son style littéraire inspiré du moyen-âge, et un récit riche en références historiques qui supplantent parfois l'histoire avec un petit "h", j'ai vraiment mis du temps à rentrer dans l'intrigue. 
Cela étant dit, une fois que l'on a compris où l'auteur veut en venir, la deuxième partie du roman est exaltante (et pas seulement du fait de Robin Hood, personnage central de cet opus). Il est vrai que d'avoir bâti l'intrigue principale autour de la tentative de régicide de Philippe Auguste ajoute une dimension Historique, cette fois avec un grand "H", au roman, qui nous plonge dans les jeux de pouvoirs et de contre pouvoir de l'époque. Par ailleurs, la description du Paris du moyen-âge est très intéressante et enrichissante pour nous autres parisiens, qui pouvons faire la comparaison avec la ville actuelle.
En conclusion, un bon roman historique, du moment qu'on aime le moyen-âge et qu'on a la tête bien reposée.

Ma note : 6,5/10

samedi 15 novembre 2014

Le grand voyage - Franck Thilliez

De bon matin, un jour dans le train, au moment de m'asseoir, j'ai découvert sur mon siège un petit livre de poche intitulé "Les petits polars du Monde : Le grand voyage de Franck Thilliez". 
Surprise, j'allais le tendre à mon voisin d'en face, pensant que le livre lui appartenait, quand j'ai remarqué, sur la couverture, une pastille qui indiquait "SNCF vous offre un moment d'émotion". 

Ça, j'adore !! Moi qui passe mes heures de train à lire, me voir offrir un petit recueil par la SNCF, j'avais l'impression d'être récompensée pour ma fidélité et ma bonne humeur quotidienne (je trouve que mon calme face aux grèves ou face aux jeunes et leurs MP3 trop sonores mérite en effet d'être récompensé ;)

En gros, j'ai trouvé le concept absolument génial : tu trouves une nouvelle sur ton siège, tu la lis, et tu la transmet au voyageur suivant. Cette année, apparemment, l'oppération était rééditée pour la 3ème année consécutive, avec les polars à l'honneur : 13 auteurs pour 13 nouvelles inédites voyageant à travers rails et stations de transilien. 

Je suis donc tombée, pour ma part, sur une nouvelle de Franck Thilliez : Le grand voyage
Une occasion en or de découvrir cet auteur, que je ne connaissais pas.


Titre : Le grand voyage

Auteur : Franck Thilliez

Date de parution : juillet 2012

Résumé : Alors que Gilda et son fils, Jérémy, ont enfin réussi à s'offrir des vacances rêvées à bord d'un paquebot de croisière, ils découvrent un rouge-gorge qui s'est laissé enfermer dans la cale du navire. Quelques heures plus tard, en plein milieu de la nuit, le paquebot s'arrête soudainement et les passagers se retrouvent enfermés dans leurs compartiments. Certains commencent à ressentir de premiers malaises...

Mon avis : cette petite nouvelle a tout d'une nouvelle. Un début d'histoire alléchant, une promesse qui tient la route... mais un goût de trop peu. Je le redis, mais le format "nouvelle", pour moi, ne permet pas de développer correctement une intrigue, ce qui est le cas ici, tout au long des 40 pages du récit. Si l'écriture est plaisante et l'idée de base plutôt bonne, j'ai trouvé la fin complètement abrupte. Il semblerait que la sensation d'angoisse profonde qu'on éprouve en lisant ce livre est propre à l'auteur (j'avoue flipper, du coup, d'en lire quelques 300 pages). Après, les livres et films catastrophes ne sont pas vraiment ma tasse de thé, je leur préfére de loin des happy ending. En bref, je n'ai pas été totalement séduite... si ce n'est pas le concept des Petits polars du Monde, que je trouve remarquable.


Ma note : 5/10

samedi 8 novembre 2014

Deception Point - Dan Brown

Je ne peux pas vous parler de ce roman sans vous raconter une petite anecdote marrante. A l'origine, j'avais demandé, pour un anniversaire ou un Noël, je ne me rappelle plus bien, le livre Le symbole perdu, de Dan Brown. Je venais de découvrir l'auteur et j'avais envie de lire d'autres de ses romans. Sauf qu'au moment de ranger le livre dans ma bibliothèque, je me suis aperçue (j'ai très honte), qu'il y était déjà...

Du coup, j'ai essayé d'en donner un exemplaire à qui voulait. Mais, croyez-le ou non, c'est justement le livre de Dan Brown que tout le monde a lu ou que tout le monde a... (parfois même en double ^^)

Jusqu'au jour où Céline (encore elle), vient à la maison avec sa tonne de livres habituelle et, dans le tas qu'elle me tend, il y a Deception point. Celui-ci, elle ne me le prête pas, elle me le donne, car elle l'a déjà... Ni une ni deux, je l'échange avec le Symbole perdu, qu'elle n'avait pas lu.

C'est beau la vie, non ?


Titre : Deception point

Auteur : Dan Brown

Date de publication : 2001 aux USA, 2006 en France

Résumé : tout commence quand Rachel Sexton est appelée par le Président des États-Unis, alors en pleine campagne électorale pour sa propre succession, pour authentifier une incroyable découverte scientifique. De celles qui pourraient définitivement mettre à mal le père de Rachel, fervent détracteur de la NASA et qui n'est autre que le principal rival du Président pour accéder à la Maison Blanche. En plein cœur de l’arctique, une météorite a été retrouvée enfouie sous la glace, avec des traces de vie extraterrestre fossilisée. Accompagnée d'une batterie d'experts, dont le charismatique présentateur TV Michael Tolland, elle va faire une découverte qui va mettre leur vie à tous en grand danger. Et si la météorite n'était pas ce qu'elle paraissait être ?

Mon avis : c'est jusqu'à présent l'un des meilleurs Dan Brown que j'ai lu. Personnellement pas très fanatique des symboles en tout genre et de l'ésotérisme, j'aime beaucoup les "romans de jeunesse" de cet auteur, qui tiennent plus du thriller et de la grande aventure à la Indiana Jones. L'histoire avance à un rythme effréné et j'ai dévoré ce roman en un rien de temps. Si l'histoire met néanmoins un bon moment à démarrer (j'avoue avoir eu un peu de mal au début), d'autant plus qu'on voit venir le retournement de situation gros comme une maison, une fois que ça démarre, on n'est pas déçu, le rythme ne ralentit jamais. Personnellement, je recommande ce livre à tous les amoureux de Dan Brown et même à ceux lassés par ses romans plus ésotériques (Da Vinci Code, Anges & Démons, Inferno...). Je pense que c'est typiquement le bouquin qui plaira à tous les amateurs de bons thrillers.
Après, si comme moi vous avez lu et vous aimez René Barjavel, vous aurez alors un peu l'impression que le roman est pompé au maximum sur La nuit des temps... 


Ma note : 9/10

samedi 1 novembre 2014

Le mec de la tombe d'à côté - Katarina Mazetti

Ce livre là, c'est mon amie Céline qui me l'a prêté. Comme beaucoup d'autres, d'ailleurs. En fait, j'ai à peine fini d'écluser les livres qu'elle me prête, qu'elle m'en ramène le double. Ma bibliothèque d'amis (= la partie de la bibliothèque où je range les livres prêtés par les amis) tourne en grande partie grâce à elle (et à ma mère, avouons-le).

Ce livre là, de prime abord, je l'ai lu pour réduire le stock "Céline"... un peu. Et comme, parmi les livres qu'elle ma passés, je n'avais pas vraiment envie de me replonger dans 50 nuances de Grey (il me reste un tome), ni dans les Jean-François Parot (j'en ai lu un très récemment)... j'ai pris Le mec de la tombe d'à côté : le titre et le résumé étaient prometteurs...



Titre : Le mec de la tombe d'à côté

Auteur : Katarina Mazeti

Date de publication : 1999 en Suède, juin 2006 en France

Résumé : Désirée, bibliothécaire et jeune veuve, se rend régulièrement sur la tombe de son mari. Elle n'est pas vraiment épleurée de chagrin : on ne peut pas dire que son mariage tenait du grand amour, juste de l'habitude. Au cimetière, elle croise souvent Benny, agriculteur et mec de la tombe d'à côté, qui vient rendre hommage, à grands renforts de fleurs, à sa mère. A priori, ils n'ont rien en commun, à part de se croiser au cimetière. D'ailleurs, Désirée trouve la tombe d'à côté de très mauvais goût, tellement elle est tape-à-l'oeil. Et Benny, quant à lui, trouve la jeune femme trop fade ("grise") et hésite même à décaler ses jours de visites au cimetière pour ne plus la croiser. Sauf qu'il aura fallu d'un sourire pour tout faire basculer...

Mon avis : un excellent début de roman, très prometteur. J'ai adoré le décalage entre les 2 personnages et, surtout, le style d'écriture. L'auteur a eu une excellente idée, qui est d'alterner, chapitre après chapitre, la même histoire racontée une fois par Désiré, une fois par Benny. Au départ, ce style littéraire rend le décalage entre les modes de vie et la vision des 2 personnages assez cocace, et on accroche immédiatement. Cependant, le livre bascule très vite dans la facilité. On se retrouve rapidement dans un univers du style "L'amour est dans le pré" : une citadine qui rencontre un agriculteur. N'aimant pas l'émission TV, j'avoue que je me suis vite un peu ennuyé dans ce livre, dans lequel le pauvre agriculteur passe pour une buse en permanence. La fin, que l'on voit venir "gros comme un camion", est à mon sens un peu bâclée, sans surprise et sans saveur. Tout est trop gros pour que la mayonnaise prenne vraiment. J'aurais aimé que les 2 personnages se cherchent plus et tombent moins vite dans le cliché de la vie conjugale qui dégénère.
Quoiqu'il en soit, j'ai quand même pris du plaisir à lire ce livre, simple et rafraichissant, un peut comme un Anna Gavalda. Il se lit bien et détend mais, soyons honnêtes : ce n'est pas vraiment le meilleur livre de l'année.



Ma note : 6/10