samedi 27 août 2016

La fille de Brooklyn - Guillaume Musso



Les romans de Guillaume Musso font partie des inlassables livres de l’été. Pas prises de tête, qu'on peut lire sur la plage ou entre 2 biberons sans en perdre le fil… bref, pas incroyables, mais avec lesquels on sait qu'on va passer un bon moment sans avoir besoin de se triturer le cerveau.

Je les lis cependant en général avec circonspection, car j’ai toujours (ou presque) été déçue par leur fin, souvent bâclée ou très attendue. 
A l’inverse de Michel Bussi, je finis presque toujours frustrée par les romans de Guillaume Musso, qui tiennent en haleine sur la première longueur, mais qui se dégonflent  finalement tel un ballon de baudruche. 

Pourquoi construire une histoire (souvent haletante) sur 200 pages pour tout tuer au dernier chapitre ? 
Mystère…

Mais ma boss m’avait assuré que La fille de Brooklyn était différent, alors je me suis lancée…


Titre : La fille de Brooklyn

Auteur : Guillaume Musso

Date de publication : mars 2016 chez Xo Editions

Catégorie : suspense

Résumé du roman : Je me souviens très bien de cet instant. Nous étions face à la mer. L'horizon scintillait. C'est là qu'Anna m'a demandé : " Si j'avais commis le pire, m'aimerais-tu malgré tout ? " Vous auriez répondu quoi, vous ? Anna était la femme de ma vie. Nous devions nous marier dans trois semaines. Bien sûr que je l'aimerais quoi qu'elle ait pu faire. Du moins, c'est ce que je croyais, mais elle a fouillé dans son sac d'une main fébrile, et m'a tendu une photo. – C'est moi qui ai fait ça. Abasourdi, j'ai contemplé son secret et j'ai su que nos vies venaient de basculer pour toujours. Sous le choc, je me suis levé et je suis parti sans un mot. Lorsque je suis revenu, il était trop tard : Anna avait disparu. Et depuis, je la cherche.

Mon avis : un bon roman policier, qui commence à approcher certains grands noms du genre (même si, à mon avis, des Franck Thilliez ou des Maxime Chattam manient les atmosphères glauques et angoissantes avec bien plus de virtuosité). J’ai retrouvé tous les ingrédients d’un bon polar : une ambiance intéressante sous fond de scandale politique et d'enlèvement de jeunes filles, un bon sens du secret et du mystère, des personnalités ambiguës qui intriguent... Un très bon polar, captivant et, pour une fois, une fin qui est travaillée et qui se tient. Pas de twist final ou de coup de théâtre à la Michel Bussi (pas d'effet "Waou", donc), mais un bon final, qui ponctue bien le bouquin. J'ai été  agréablement surprise par ce roman et c’est, à mon sens, le seul Musso véritablement achevé que j'ai lu, et de loin le meilleur.






samedi 20 août 2016

Le temps est assassin – Michel Bussi


Ah… Michel Bussi ! Ma source d’inspiration, ma raison de lire… Je ne sais jamais comment écrire mes billets sur ses romans, de peur de les abimer, d’en bâcler la critique. Cela ne me quittera jamais. Ainsi, je finis fatalement par prendre du retard sur mon blog, et par écrire un billet à la va-vite pour vous conseiller à tous les coups de lire son dernier roman.

Le temps est assassin n’y coupe pas. 

J’avais prévu de le lire cet été. Mais je n’ai pas pu attendre. Le problème avec les nouveautés de Michel Bussi, c’est que j’ai à la fois envie de les dévorer, mais en même temps j’ai envie de faire durer le plaisir.
Totalement incompatible ! En 2 jours, ma passion boulimique était assouvie, me laissant à nouveau devant un grand vide littéraire (qui n’a pas vraiment été comblé depuis…)
 
Ma première impression, en découvrant que le roman se déroulait en Corse : le désarroi. Pourquoi quitter la Normandie si chère à son cœur ? Est-ce que l’atmosphère du roman allait s’en ressentir, comme c’était un peu le cas pour Ne lâche pas ma main ?

J’ai lu quelque part que certains Corses avaient fustigé le roman. Comment un non Corse (ou à moitié Corse, comme on voudra) se permet-il d’écrire sur les traditions insulaires ?
C’est pourtant ça qu’a voulu faire l’auteur. Écrire la Corse avec les yeux d’un non Corse (ou à moitié Corse). Son héroïne est justement une jeune femme dont les racines sont Corses, mais qui n’y a pas grandi. C’est ce décalage que Bussi a voulu raconter.

Ça m’a tout de suite plu (malgré ma nostalgie des atmosphères normandes que Bussi manie en virtuose depuis toujours).
Et c'est à mon sens un pari parfaitement réussi et ce qui fait la force du livre : un parfait équilibre/décalage entre la tradition Corse et la modernité métropolitaine...  

Titre : Le temps est assassin

Auteur : Michel Bussi

Date de publication : mai 2016 aux Presses de la Cité

Catégorie : polars et suspense

Résumé du roman :
Eté 1989. La Corse, presqu’île de la Revellata, entre mer et montagne. Une route en corniche, un ravin de vingt mètres, une voiture qui roule trop vite... et bascule dans le vide. Une seule survivante : Clotilde, quinze ans. Ses parents et son frère sont morts sous ses yeux.
Eté 2016. Clotilde revient pour la première fois sur les lieux de l’accident, avec son mari et sa fille, en vacances, pour exorciser le passé. A l’endroit même où elle a passé son dernier été avec ses parents, elle reçoit une lettre. Une lettre signée de sa mère. Vivante ?
Sans le savoir Clothilde va réveiller d'anciens secrets enfouis depuis près de 30 ans...

Mon avis : Michel Bussi signe une fois de plus un excellent polar, avec un rythme effréné et un dénouement surprenant. Le choix de la Corse s’avère payant et extrêmement intéressant pour l’intrigue. La fierté des Corses, leur jalousie familiale, leur silence sur les choses importantes et leur réserve vis-à-vis des non Corses ajoutent au mystère dépeint par Michel Bussi. Le tout dans un décor sauvage et idyllique qui donne envie de découvrir l’île et de percer ses secrets. Une belle analogie du roman et une très belle découverte de la Corse, pour ma part.
Je me suis également sentie très proche du personnage de Clothilde, un genre de « moi » adolescent. Fan de Tim Burton, fine observatrice des amourettes de vacances, toujours à se chamailler avec les frères et sœurs… j’ai retrouvé un peu de moi dans ce personnage.

Bref, un nouveau très bon roman signé Bussi, comme toujours impossible de lâcher avant la fin. Comme seul l'auteur normand sait si bien le faire, le dénouement est totalement inattendu, même s’il est loin d’être aussi original que ses romans de jeunesse. S’habitue-t-on à son style littéraire ou bien commence-t-il à s’essouffler un peu ? L’avenir nous le dira…