Parfois, ça ne fait pas de mal de se replonger dans les classiques. Vous savez, ces bouquins qui datent mais qu'il ne fait pas de mal de découvrir, même si on est un peu à la traine. Il y a quelques semaines, je redécouvrais ainsi, totalement par hasard, dans mon local à poubelles, Le meilleur des mondes.
Cette fois-ci, je suis partie un peu moins loin dans le temps, mais suis restée dans les livres de science-fiction, avec Un bonheur insoutenable, paru en 1970.
J'avoue que je n'avais jamais entendu parler de ce roman, ce qui, en tant que grande fan de science fiction, m'étonnait.
C'est une collègue, Gaëlle, qui m'a prêté ce roman avec, au passage, l'apprentissage d'une nouvelle expression pour moi : "roman dystopique".
Il semblerait que tous les jeunes connaissent ce mot depuis la sortie d'Hunger games au cinéma, mais pour ma part, je n'en avais jamais entendu parler. Coup double donc pour ce roman : découverte d'un auteur de science-fiction qui m'était inconnu, et découverte d'une nouvelle expression !
Si vous êtes comme moi et que le mot "dystopie" ne vous dit absolument rien, pour ne pas vous laisser dans l'ignorance, voici la définition Wikipedia de ce mot, qui vous en dira un peu plus sur le roman d'Ira Levin. Un roman dystopique, donc, au même titre que Le meilleurs des mondes.
"Une dystopie, également appelée contre-utopie, est un
récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle
façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur. Une dystopie
peut également être considérée comme une utopie qui vire au cauchemar et
conduit donc à une contre-utopie. L'auteur entend ainsi mettre en garde
le lecteur en montrant les conséquences néfastes d’une idéologie (ou
d’une pratique) présente à notre époque".
En gros, la majorité des romans de science-fiction que j'ai lus sont des romans dystopiques ;)
Titre : Un bonheur insoutenable
Auteur : Ira Levin
Date de parution : 1970
Résumé : le roman se passe dans un futur plus ou moins lointain. Le monde a été unifié et est dirigé par un ordinateur dénommé Uni. Uni décide de tout : l'affectation des individus, les traitements (pour l'uniformisation) que chacun reçoit, la procréation... De ce fait, la violence a disparu de la surface de la terre, et l'humanité connaît un état de bonheur quasi parfait. Seulement, dans ce monde, l'homme est dépourvu de libre-arbitre. Si les individus n'en ont absolument pas conscience, il semblerait néanmoins, selon une "légende urbaine", que certains membres de la communauté soient déviants et qu'ils vivent reclus quelque part. Cependant, personne n'a jamais été capable de le confirmer.
Dans ce monde heureux mais aseptisé, Copeau, notre héros, est "éveillé" par d'autres membres marginaux comme lui, et en vient à haïr le monde qu'il a toujours connu et dans lequel, certes, il ne connaît pas la souffrance, mais dans lequel il n'est pas libre de lui-même. Pour lui, retrouver là où se cachent les autres comme lui devient une obsession...
Mon avis : au départ, ce roman propose une trame très classique pour une œuvre de science-fiction. Si vous êtes comme moi et que vous avez lu 1984 ou Le meilleur de monde, on part de la même base. Mais cela étant, très vite l'histoire, tout comme le style d'écriture, prennent. On entre très facilement dans ce très bon roman du genre. Si l'on devine plus ou moins la fin, quelques rebondissements sont vraiment plaisants. J'ai adoré aussi, contrairement au Meilleur des mondes, l'absence de fatalisme dans l'histoire. Ici, tout n'est pas noir ou blanc, chaque monde a sa part d'avantages et d'inconvénients, c'est à l'homme de choisir ce qui lui convient le mieux. Le petit bémol du roman, à mon sens, c'est qu'à force de faire des rebondissements, l'auteur a tendance à trainer un peu et se perdre dans son histoire. Enfin, si vous êtes fan du genre, vous devriez aimer.
Ma note : 6,75/10