samedi 27 avril 2019

On la trouvait plutôt jolie - Michel Bussi

Retour à mes amours littéraires avec On la trouvait plutôt jolie de Michel Bussi. Et comme il n'est jamais trop tard pour commenter un bon bouquin, zoom sur cet excellent polar sorti en librairie en 2017. 

Dans ce roman-ci, Michel Bussi délaisse une nouvelle fois la Normandie chère à son cœur pour nous emmener sur les terres marseillaises. Pourquoi pas. 
Je suis moins fan de ses romans qui cherchent le soleil, à l'instar de Ne lâche pas ma main (Réunion) ou encore Le temps est assassin (Corse), mais rien que son titre, qui comme beaucoup de ses romans est inspiré d'une chanson française, me donnait l'eau à la bouche. 

On la trouvait plutôt jolie, quelle merveilleuse référence à la superbe chanson de Pierre Perret, Lily. Une très belle interprétation des obstacles à l'immigration en France, d'une actualité toute redoutable malgré une chanson datant de 1987 ! Et justement, le roman de Michel Bussi parle de ça. De Leyli, une immigrée africaine à Marseille. Entre autres. Un très bel hommage, malgré un univers bien différent de ce à quoi l'auteur normand nous avait habitué. Quoiqu'il en soit, ce changement de cadre n'était pas pour me déplaire, l'auteur commençant à devenir moins novateur au fil de ses romans... ou peut-être est-ce juste parce que je commence à en connaître trop parfaitement certaines ficelles à force de le dévorer ?

Du coup, mon amour immodéré pour Pierre Perret oblige, je me mets en condition pour écrire ce billet. Direction Deezer pour une petite écoute de Lily (suivie du reste d'un best of de ce parolier d'exception, tantôt grave, tantôt pitre, un mélange savamment dosé de perfection). Lily : cette chanson est tellement belle qu'elle m'inspire et sera ma muse pour cette nouvelle critique littéraire. 
Je vous invite d'ailleurs à l'écouter si vous ne la connaissez pas, cette chanson est un véritable bijou !


Titre : On la trouvait plutôt jolie

Auteur : Michel Bussi

Date de parution : octobre 2017 


Résumé : Leyli, jeune migrante malienne, élève seule ses 3 enfants, Alpha, Bamby et Tidiane. Elle vit dans un tout petit appartement d'une cité HLM de Marseille. Femme de ménage dans des hôtels de la région, le CDI qu'elle vient de décrocher devrait lui permettre d'enfin pouvoir prétendre à l'attribution d'un appartement plus grand pour sa famille. En parallèle, le corps sans vie d'un employé d'une association d'aide aux migrants est retrouvé dans un hôtel miteux. Très vite, les soupçons se portent vers Bamby, la fille de Leyli...

Mon avis : un très bon Michel Bussi. Si la problématique grave de l'immigration que l'auteur exploite dans ce livre surprend au départ, on se laisse très vite prendre par la plume du maestro. On s'attache à Leyli, on tremble pour Bamby, on se questionne sur qui est qui et qui a fait quoi. On comprend bien la difficulté pour la pauvre Leyli d'élever ses enfants dans un pays étranger et on s'émeut de cette volonté farouche de faire que ça marche après les épreuves endurées. Et il y a ce secret. Le secret de Leyli, qui pourrait tout éclairer. Comme toujours, Michel Bussi joue avec les mots et l'intrigue pour une nouvelle fois nous surprendre. On se demande où le roman va nous conduire. Et on n'est pas déçus du résultat.

Ce roman est somme toute assez déroutant pour les amateurs de Michel Bussi. À deux niveaux.
Le premier, le ton du roman. On la trouvait plutôt jolie est grave. On sort de la légèreté habituelle de l'auteur pour entrer dans l'univers rude et impitoyable des migrants. Le roman laisse un goût un peu amer sur la situation de ces gens qui font ce qu'ils peuvent mais qui partent avec un sacré handicap dans la vie. Il évoque avec humanisme ceux - très attachants, à l'instar du délicieux personnage de Ruben dans ce livre - qui rendent leur vie plus belle : il dépeint avec douceur la France, qui peut aussi et encore être une chaleureuse terre d'accueil. Tout en n'oubliant pas ceux qui profitent et s'enrichissent sur le dos des désespérés... Un écho glaçant et beau à la fois à la terrible actualité.
Le second, la construction du roman. Pas de situation initiale inextricable, comme dans Un avion sans elle par exemple, ou N'oublier jamaisOn est finalement, par ce roman, assez proche de Nymphéas noirs, mon préféré de l'auteur. Une lenteur dans le développement qui nous laisse le temps d'apprécier la gravité du propos, mais un final qui nous laisse bouche bée, avec un twist final assez magistral. Je ne vais pas vous mentir, encore une fois je n'ai rien vu venir. Même si la ficelle avait plus ou moins déjà été exploitée (vous comprendrez en lisant le roman), impossible de deviner vers où Michel Bussi nous emmène. Ce polar est une nouvelle fois admirablement construit et le dénouement, comme toujours, fait mouche. 
Si vous lisez Michel Bussi pour la première fois avec ce roman, vous risquez d'être époustouflés (un délicieux risque, vous en conviendrez). Si comme moi vous en être à plus de 10 romans de l'auteur, il est possible que vous soyez un peu plus blasés, mais vous serez forcés de reconnaître que cet homme là a du talent ! Un talent fou !!



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