mercredi 30 octobre 2013

Absolument dé-bor-dée - Zoé Shepard

Ma découverte de ce livre vient de mon papa.
Ce dernier étant conscient que l'expression "39 heures pas semaine" est bien loin de me concerner (je n'ai pas encore un emploi du temps de médecin généraliste, mais je pars quand même de chez moi à 7h20 et je rentre vers 20h15), il me raconte le dernier livre qu'il a lu.

L'histoire d'une haute fonctionnaire qui raconte comment faire 39 heures... en un mois.

Devant l’incongruité du quotidien bien loin du mien de la narratrice, je me dis que ça pourrait être marrant de comparer. 
Mon agenda et le sien.
Ma vision de la haute fonction publique et la sienne.
Bref, comparer.

Surtout qu'il parait que l'ouvrage est hilarant. D'ailleurs, Zoé Shepard vient de publier le deuxième tome du roman, et toute la presse en parle ! 

Bien décidée à me procurer le livre, je pars à la Fnac entre midi et deux (très mauvaise idée, je suis repartie avec plus de livres qu'il ne m'en faut pour terminer l'année), acheter le roman.
Roman, dites-vous ? NON. Zoé Shepard est classée avec les ouvrages sociologiques, aux ressources humaines. Ne me demandez pas pourquoi, je ne trouve jamais du premier coup un bouquin dans ce magasin. Il est toujours dans une rangée incongrue. Bref, me voilà partie au dernier étage, sous les toits, à la recherche du bouquin de Zoé Shepard.

Bon, je dois quand même vous avouer avoir été très fière d'aller acheter un livre au rayon "sociologie". Ca fait quand même moins naze que de revenir du rayon enfants pour un livre sur les vampires, non ?

Titre :  Absolument dé-bor-dée (ou le paradoxe du fonctionnaire)

Auteur : Zoé Shepard

Date de sortie : mars 2010

Synopsis : Absolument dé-bor-dée est l'histoire vraie d'Aurélie Boullet, jeune femme qui vient tout juste de passer les concours de la fonction publique territoriale et qui se retrouve affectée, pleine de bonnes espérances, à un poste de chargée de mission à l'international dans une Mairie de province. Et là, c'est le drame. Finies les illusions de grandeur, du type "on va révolutionner le monde". Aurélie découvre l'envers du décor : le premier qui en fout une aura un gage... et ce n'est pas peu dire. Elle se retrouve alors dans un monde où les journées sont rythmées par les réunions inutiles, ou la rédaction d'un power point - qui pourrait être faite en 2 heures - prend approximativement 10 jours, où la promotion canapé est préférée à la promotion "j'ai un cerveau"... Des collègues toujours débordés par le néant de leur fonction... C'est ce qu'elle décrit dans cet ouvrage. Si vous aviez encore des doutes sur la haute fonction publique, rassurez-vous : c'est pire !!

Mon avis :
  • Les plus : un livre absolument in-croy-able ! Tout ce qu'on avait toujours imaginé sur les hauts fonctionnaires sans jamais se douter que ce soit encore plus navrant !! Il y a même certains passages où on se demande même si l'auteur n'en rajoute pas un peu. Par exemple, lorsqu'elle corrige un guide en demandant à sa collègue de rajouter des alinéas, le texte étant un peu dense, et qu'elle découvre que ladite collègue a marqué le mot "alinéa" devant chaque paragraphe de son texte... J'ai adoré partir à la découverte de ce monde afligeant de stupidité et qui m'a rassuré sur mon propre monde professionnel ! J'ai trop de travail ? Et alors, c'est quand même mieux que de jouer au freecell en attendant que ça se passe, non ? Zoé Shepard a un talent inné pour l'écriture sarcastique, ce qui ne gâche rien.
  • Les moins : juste un peu court (on en redemanderait). Peut-être aussi, pour les hommes, un peu girly... Finalement, on dirait un livre du type Le journal de Bridget Jones, sauf que cette fois-ci, ce n'est pas un roman, c'est la vraie vie !

Note : 8,5/10


samedi 26 octobre 2013

Je vais mieux - David Foenkinos

J'ai de la chance. 
Depuis quelques semaines, je ne tombe que sur de bons bouquins ! Une chose est sûre : je me fais bien conseiller. J'ai beau changer de style, je tombe sur de petites perles que je ne peux que partager avec vous.

L'histoire de Je vais mieux remonte à mars. 
Rappelez-vous, j'avais été au Salon du Livre avec Charline. Officiellement, pour l'accompagner à la dédicace de David Foenkinos, officieusement (et ça ne s'avoue pas comme ça), pour voir à quoi pouvait bien ressembler Marc Levy en vrai.

Au final, de Marc Levy, je n'ai vu que la tignasse arrogante, de loin, entre 2 épaules de vigiles super balèzes. 
De David Foenkinos, j'avais, je l'avoue, bien plus apprécié la rencontre. Échange, douceur, simplicité... j'étais repartie ravie avec son dernier livre dédicacé sous le bras. 

Alors, pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour vous commenter l'ouvrage ? Déjà parce qu'il faut espacer les critiques d'un même auteur pour ne pas lasser son auditoire ; ensuite, parce que j'avais prêté le livre à ma mère, meilleur moyen pour ne (presque) plus jamais le revoir... 

En octobre, le livre enfin récupéré, j'ai enfin pu me plonger dedans.
Pour mon plus grand plaisir : encore un très bon roman, très réussi, à lire !


Titre : Je vais mieux

Auteur : David Foenkinos

 Date de sortie : janvier 2013

Synopsis : la vie d'Edouard semble absolument parfaite : architecte dans un grand cabinet, marié et père de deux enfants devenus grands... tout va bien jusqu'au jour où un détail infime va venir contrarier son petit monde bien construit. Un mal de dos aussi soudain que douloureux. Radios, IRM, magnétiseuse, psychologue... rien n'y fait. On dit que le mal de dos est souvent symptomatique d'une contrariété. Rien d'étonnant à ce qu'au moment où se déclenche ce mal venu d'on ne sais où la vie d'Edouard commence à partie à vau l'eau... Davis Foenkinos sait à la fois marier le sérieux, voire le tragique, avec la douceur et la légèreté qui le caractérisent.

Mon avis :
  • Les plus : encore une fois, la très belle écriture de David Foenkinos n'est plus à démontrer. On plonge à corps perdu dans ses pages, on s'en délecte... Il sait une nouvelle fois nous faire voyager à travers l'histoire d'un héros ordinaire qui se retrouve coincé dans un enchainement de situations pour le moins improbables. Un personnage tout à fait normal qui, poussé par son mal de dos, va vivre sa crise de la quarantaine et régler toutes les contrariétés de sa vie d'un seul coup. Grandiose !
  • Les moins : malgré la qualité du roman, je n'ai pas eu d'effet "waou". Il faut dire qu'avec les dernier livres que j'ai lus, je deviens peut être un peu exigeante, surtout face à ce livre un peu plus consensuel que les derniers que je vous ai présentés. Et puis 250 pages... j'ai comme un goût de trop peu ;)

Note : 7/10


vendredi 18 octobre 2013

L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea - Romain Puertolas

L'autre jour (ça commence à dater un peu, je l'avoue), j'étais en train de feuilleter un gratuit (sûrement le 20 Minutes, quoi que je ne me souviens plus très bien), quand je suis tombée sur un article évoquant la rentrée littéraire.

Vous n'avez pas idée (ou peut-être que si, d'ailleurs) du nombre de bouquins déprimants qui sortent à la rentrée de septembre. 
Déjà que c'est la rentrée et que, par définition, c'est déprimant, mais en plus c'est le moment que choisissent les éditeurs et libraires pour sortir tous les romans angoissants de la planète. 
La mère fauchée qui se prostitue pour élever seule ses 8 enfants malades ; le clandestin qui traverse l'océan indien sur un bateau en bambou pour se rendre compte que la misère est, pour lui, la même partout ; le jeune handicapé qui ne sera jamais accepté par ses camarades et, parce qu'il a fini par voler une poule, sera emprisonné à vie, tout ça le conduisant au suicide... la joie n'est pas de ce monde pour la rentrée littéraire !
On pourra dire ce qu'on veut de Marc Levy mais, au moins, avec ses romans, on n'a pas envie de se jeter par la fenêtre dès le dos de couverture (ou peut-être que si, mais pas pour les mêmes raisons)...

Un peu déprimée, j'allai refermer mon journal quand, soudain, j'avise un encadré au titre un peu atypique : "L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea". L'ouvrage est présenté comme le livre original de cette rentrée littéraire. Tu m'étonnes : un livre drôle à cette période de l'année, c'est un OVNI !! Teinté d'humour, mordant, avec des accents du Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire... il ne m'en fallait pas plus pour avoir une envie quasi-frénétique de me procurer ce bouquin.

Sitôt pensé, sitôt acheté ! C'était bien la première fois de ma vie que j'achetais un livre uniquement parce que le titre m'interpelait (et qui, surtout, ne comprenait même pas le mot "vampire" !). Bref, me basant sur mon intuition, je décidai de prendre le risque. Un vrai risque, d'autant plus que la dernière de couverture ne comprenait pas de résumé de l’œuvre.

Et je n'ai vraiment pas été déçue. Certes, le roman ne vaut pas encore "le vieux", mais c'est quand même un très beau livre, plein d'humour et de tendresse, que je recommande à tous pour le moral !

Titre : L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea

Auteur : Romain Puertolas

Date de sortie : août 2013

Synopsis : "Le premier mot que prononça l’Indien Ajatashatru Lavash Patel en arrivant en France fut un mot suédois. Un comble ! Ikea."
Ce fakir indien - ou plutôt ce grand arnaqueur devant l'éternel Vishnou - débarque à Paris avec une idée en tête : acheter le dernier lit à 15 000 clous à la mode et en promo inscrit au catalogue Ikea. Muni du prospectus dudit lit à clous, d'un faux billet de 100€ imprimé que d'un seul côté, d'une paire de fausses lunettes de soleil démontables, et de son billet d'avion de retour extorqué aux habitants crédules de son village, cette histoire raconte comment Ajatashatru Lavash (prononcer Achète ta charrue, la vache !) finit par se faire embarquer dans un tour du monde uniquement parce qu'il a eu la mauvaise idée de s'enfermer, de nuit, dans une armoire Ikea.


Mon avis :
  • Les plus : un récit complètement déjanté mais poignant et plein de tendresse. Là où on attend du croquignolesque - et sur ce point on n'est absolument pas déçu -, on s'attend moins à ce que cette extravagante histoire prenne une tournure plus confidentielle et émouvante. Générosité, honnêteté, amour, fraternité... toutes ces valeurs sont  au cœur de ce voyage initiatique où le personnage principal côtoie des stars du cinéma aussi bien que des immigrés clandestins vivant dans la peur du retour au pays. On est transporté par le roman !
  • Les moins : pas vraiment de "moins". Peut être une attente très (trop ?) forte au vu du titre, dont le contenu se révèle être (mais alors très légèrement) en dessous. Sûrement parce que le vieux est passé par là avant, et qu'il a élevé nos attentes sur ce genre de livre. Quoi qu'il en soit, lisez-le vite, vous serez subjugués !

Note : 8/10

La cerise sur le gâteau : la dernière de couverture, épatante !!



samedi 12 octobre 2013

Cycle de Pendragon, Tome 1, Taliesin - Stephen Lawhead

Je ne sais pas vous mais, en ce qui me concerne, j'ai toujours été fascinée par la légende arthurienne. Les chevaliers de la table ronde, Merlin l'enchanteur, la quête du Graal, Richard Gere... tout ça, quoi !

Après, il faut arriver à faire le tri entre ce qu'on voit à la télé ou ce qu'on peut lire dans les mauvais bouquins. Du bon et du moins bon ont été dits et filmés à propos d'Arthur...
Quelle est la part de vérité (ou de légende, en l'occurrence) et la part d'interprétation artistico-délirante des adaptations que nous connaissons tous ? 

Le film Escalibur, le dessin animé Merlin l'enchanteur de Walt Disney, la mini-série Kaamelott, le film Le roi Arthur, la série pour enfants Merlin... les hommages à la plus grande légende médiévale sont nombreux, mais souvent très imaginatifs. Ainsi, Merlin n'aurait jamais eu une longue barbe blanche, pas plus que Guenièvre ne serait noire... (vous ne rêvez pas, une Guenièvre noire, ils ont osé !).

Je me souviens d'avoir lu, en 6ème ou en 5ème (il reste quand même quelques bons profs de français, heureusement) un recueil de contes de la Table Ronde. Malheureusement, cette édition réservée aux enfants, dont je ne me rappelle plus le nom exact, était très simplifiée, même si plutôt bien documentée. J'ai eu envie de me replonger dans la légende, mais cette fois-ci avec un ouvrage un peu plus fouillé, très documenté, mais sans oublier la narration digne d'une grande épopée ! 

Et j'ai trouvé mon bonheur avec le Cycle de Pendragon, de Stephen Lawhead. Taliesin, le premier Tome de ce cycle, raconte l'histoire de Charis, jeune Atlante fuyant l'Atlantide engloutie et de sa rencontre avec le barde Taliesin (bien loin d'Assurancetourix). Une rencontre dont naîtra le célèbre Merlin. 
Une très bonne entrée en matière dans la légende arthurienne, avec une page de l'histoire très peu lue, vue ou entendue... un prologue qui mérite d'être connu !


Titre : Taliesin (Cycle de Pendragon, Tome 1)

Auteur : Stephen Lawhead

Date de sortie : 1987

Synopsis : Fuyant l'Atlantide mourante, trois navires emportent le roi Avallach et sa fille Charis vers Ynys Prydein, sur la côte bretonne. Laissant derrière eux la grandeur de leur civilisation à jamais perdue, ils doivent désormais apprendre à apprivoiser cette nouvelle terre rude et humide, où les guerriers celtes luttent contre les envahisseurs barbares pour leur survie. De la rencontre de ces deux civilisations, et de l’union de la jeune princesse atlante avec le jeune barde Taliesin, naîtra celui que chacun connaît désormais sous le nom de Merlin… 

Mon avis :
  • Les plus : Un très bon premier tome, qui transporte. En le lisant, même si l'auteur prend quelques libertés avec l'histoire (notamment concernant la civilisation Atlante), j'ai vraiment eu le sentiment d'un roman documenté, sérieux, mais en même temps romancé, épique et légendaire comme je le souhaitais. On y apprend plein de choses sur la légende arthurienne, à commencer par les origines, très méconnues, de l'enchanteur Merlin. A mon sens, cette épopée, qui prend aux tripes, est un excellent moyen d'y voir plus clair et de se forger une vraie connaissance sur cette légende. Un excellent ouvrage pour tous les amateurs de grands romans d'aventure épiques. On se demande encore pourquoi ça n'a jamais été adapté au cinéma !
  • Les moins : Le petit bémol du livre, c'est l'écriture un peu lourde et pompeuse de Stephen Lawhead. Les phrases sont un peu longues, le vocabulaire inusité (munissez-vous d'un dictionnaire au début). Cependant, une fois passées les 15 premières pages, on n'y prête plus attention et on ne décroche plus du roman. Il faut juste passer les premiers chapitres.

Note : 8,5/10