samedi 28 mars 2020

T'en souviens-tu, mon Anaïs ? et autres nouvelles de Michel Bussi

D'un côté, mon amour inconditionnel pour Michel Bussi. De l'autre, ma sainte horreur du format "nouvelles"... 

Aussi, quand Michel Bussi a annoncé la sortie d'un recueil de nouvelles, mon coeur balançait. En effet, je trouve ce format court peu propice aux beaux développements, aux histoires construites, à un maintien en haleine... surtout en ce qui concerne les romans policiers, qui nécessitent plus que les autres une construction sans faille, un fil développé petit à petit, sur la durée, pour entretenir le mystère et le suspense propre au genre...

Sans compter que sur ses tentatives de nouvelles dans les recueils des Restos du coeur 13 à Tables, le romancier ne m'avait pas transportée, à l'inverse d'autres auteurs plus aboutis dans ce genre littéraire, comme Maxime Chattam ou Bernard Werber.

C'est pourquoi j'entamais la lecture de T'en souviens-tu, mon Anaïs ? et autres nouvelles avec défiance et circonspection.


Titre : T'en souviens-tu, mon Anaïs ? et autres nouvelles

Auteur : Michel Bussi

Date de parution : Janvier 2018

Éditeur : Pocket


Résumé : sur un coup de tête, Ariane a tout quitté pour s'installer avec sa fille Anaïs à Veules-les-Roses, charmant petit village normand, où vivent les parents de son ex-compagnon, le père d'Anaïs. Cette fuite n'est pas sans rappeler celle, plus d'un siècle plus tôt, d'Anaïs Aubert, fameuse actrice de la comédie française, qui, dit-on, vint cacher dans ce havre de paix un lourd secret. Se sentant observée dans sa propre maison, Ariane perd peu à peu le fil de la raison...
Trois autres nouvelles, plus courtes, complètent le recueil : L'armoire normande, Vie de grenier et Une fugue au paradis. 

Mon avis : la première nouvelle, trop longue (une centaine de pages), ne m'a pas particulièrement happée. Si j'admets qu'elle est bien construite et que l'intrigue est in fine intéressante et bien pensée, je me suis un peu ennuyée. Le texte est trop long pour une nouvelle, trop court pour un roman. Michel Bussi s'y perd un peu et s'y mélange les styles. L'entrée en matière, avec T'en souviens-tu, mon Anaïs ? était donc un peu décevante, même si le dénouement était plutôt bien imaginé et les références à Victor Hugo intéressantes. Des références qui confèrent, d'ailleurs, à cette nouvelle une certaine profondeur.
Les 3 nouvelles suivantes m'ont plutôt bien plues, bien qu'un peu courtes, ce qui a pu donner à celles-ci le sentiment d'un traitement expéditif. J'ai beaucoup aimé l'approche de L'armoire normande et d'Une fugue au paradis, qui nous baignent dans l'univers et le style propres à Bussi, et pour lesquelles l'auteur semble avoir trouvé une partie des clés de construction d'une bonne nouvelle. Toutefois, avec un sentiment de trop peu. 
En conclusion, des nouvelles inégales : certaines savoureuses, d'autres plus fades. Je ne suis pas conquise par ce recueil, qui dessert pour moi l'oeuvre de Michel Bussi.





samedi 21 mars 2020

"Le livre ou le film ? n° 12" : Da Vinci Code de Dan Brown

Pour ce nouveau billet de blog, explorons un livre qui ne date pas vraiment d'hier... le Da Vinci Code. Cela étant dit, de temps en temps, j'aime bien vous faire découvrir un classique de la littérature, soit parce que je l'ai lu sur le tard, soit parce que je l'ai relu après la création de ce blog.

Dans le cas de ce livre, c'est moi qui suis complètement à la ramasse, ne l'ayant lu que plusieurs années après sa parution. Alors, pourquoi un tel retard, me direz-vous ?
La réponse est simple... initialement, ce roman m'avait été offert par un ex, qui me l'avait chaudement recommandé. A l'époque, j'étais novice dans la lecture de ce type de romans initiatiques, ésotériques, ou quelle que soit la catégorie à laquelle on le rattache. 
Aussi, quand notre histoire s'est finie, j'ai rangé le roman dans ma bibliothèque et l'ai repoussé à plus tard, le temps que les choses pas forcément en lien avec le livre mais pouvant en impacter ma perception se tassent. Et comme je ne connaissais ni son auteur ni le style littéraire, je ne savais pas encore que je ratais quelque chose. 

Et puis, doucement, avec le temps, j'ai oublié le roman dans ma bibliothèque, où il a petit à petit pris la poussière... et finalement, je l'y ai retrouvé très tardivement, il y a quelques mois de cela.

Pareil pour le film, que j'ai mis un petit moment à visionner, même après sa sortie, toujours pour les mêmes raisons. J'ai donc découvert l'oeuvre par le cinéma, une fois n'est pas coutume... l'ayant beaucoup appréciée, je me suis alors enfin décidée à lire ce fameux roman qui avait propulsé son auteur au rang de superstar planétaire. 


Titre : Da Vinci Code

Auteur : Dan Brown

Date de parution : 2004

Éditeur : Jean-Claude Lattès


Quelques infos sur le film :

  • De : Ron Howard
  • Avec : Tom Hanks, Audrey Tautou, Jean Reno, Ian McKellen, Paul Bettany...
  • Date de sortie : mai 2006






De quoi ça parle ?

Da Vinci Code est le second volet des aventures de Robert Langdon, professeur symbologiste découvert dans Anges & Démons
Tout commence quand tout accuse Robert Langdon du meurtre de Jacques Saunière, Conservateur du Louvre. En effet, celui-ci, juste avant de mourir, a tracé sur le sol du célèbre musée "P.S. trouver Robert Langdon". Sophie Neuveu, la petite-fille du Conservateur, croit cependant à l'innocence du professeur et lui propose de l'aider à s'échapper s'il décrypte pour elle les symboles laissés par son grand-père et s'il l'aide à trouver le vrai meurtrier. Ensemble, ils sont pris au milieu d'une conspiration n'ayant pour autre objectif que de garder le plus vieux secret de l'humanité : Jésus aurait eu une descendance...


Le livre ou le film ?

Pas évident. 
Le livre est réellement très bien construit et haletant, et une chose est sûre, il aurait été vraiment dommage de le laisser dormir une seconde de plus dans ma bibliothèque. Ce qui est certain, c'est que sa réputation n'est pas usurpée, malgré le scandale qui a entouré sa sortie en lien avec la théorie qu'il développe (Jésus, une descendance, qu'avez-vous dit là ??? Blasphème !! ). On ne lit pas ce roman, on le dévore ! Moi qui ne suis pas fan des romans conspirationnistes ou même ésotériques, force est de constater que celui-ci m'a vraiment mis le pied à l'étrier. Ce n'est pas pour rien que le Da Vinci Code est le (re)déclencheur de la passion du grand public pour ce genre littéraire et, pour cela, il est difficile de bouder le roman. Si l'on est définitivement, à travers ce roman, dans un registre "best seller", que d'aucuns peuvent regretter, le style et le synopsis sont néanmoins redoutablement efficaces !


Concernant l'adaptation cinématographique, elle est plus que fidèle au roman et les amateurs de films à grand spectacle seront ravis. Il résume bien l'ensemble, même si comme souvent il élude certains des meilleurs passages et procède à quelques coupes maladroites, pour une questions de temps principalement (le film dure plus de 2h30). 
Concernant les personnages, certains, comme celui du prête albinos, sont campés à l'écran par des acteurs à l'interprétation magistrale. Paul Bettany, malgré un personnage au rabais par rapport à celui du roman, est exceptionnel et je ne crois pas pouvoir un jour me détacher de son interprétation du personnage de Silas, tellement elle m'a marquée.  
Les autres protagonistes sont nettement moins intéressants. Certes, on aime tous Tom Hanks, mais il n'est pas doté du plus grand charisme dans ce film - à l'image de son personnage toutefois - et quant à Audrey Tautou, on pourrait en regretter le choix. Il leur fallait une figure française : je ne sais pas si elle était la meilleure option pour le rôle. Cela étant dit, vu notre vivier français, je ne sais pas non plus si un autre choix aurait donné un meilleur relief à son personnage...


En conclusion, j'opterais pour le livre cette fois-ci, comme souvent d'ailleurs. Mais pour ceux qui n'ont pas le temps, le film est une bonne adaptation, quoique tronquée, qui a eu le mérite de propulser l'auteur dans une autre dimension en matière de notoriété...




samedi 14 mars 2020

Criminal Loft d'Armelle Carbonel

Parce que je ne fais pas que lire mais que je m'intéresse aussi à ce que lisent les autres, j'avais pu voir sur les réseaux sociaux que ma belle-soeur Audrey venait de terminer Criminal Loft. 

Au-delà du nom du roman, qui me plaisait plutôt pas mal, et du bon goût d'Audrey en matière de lectures, c'est la couverture du livre qui m'avait initialement attiré l'oeil sur facebook. 

Petite recherche pour en savoir plus... et je tombe sur la chronique vidéo de Gérard Collard, que je décide de regarder pour me faire un avis. Et là, le synopsis, qui me donne une envie furieuse de lire ce bouquin. Un polar français, en plus, qui a l'air du feu de Dieu... j'achète, comme dirait l'autre !


Titre : Criminal Loft

Auteur : Armelle Carbonel

Date de parution : septembre 2015

Éditeur : Fleur Sauvage


Résumé : 8 criminels dans le couloir de la mort. Ils ont tous commis des horreurs effroyables. Un producteur de télévision. Une idée insensée pour faire de l'audience. Le Loft. Comme Loft Story, mais version " maison de l'angoisse " : un ancien sanatorium rouvre ses portes pour devenir le Criminal Loft. Le gagnant parmi les 8 condamnés à mort, c'est-à-dire celui qui ne sera pas éliminé à la fin du show par les téléspectateurs, aura la vie sauve. Raconté à la première personne, le narrateur sortira-t-il vivant de ce jeu de l'horreur ?

Mon avis : un superbe idée, vraiment originale, et une belle plume. On entre dès la 4ème de couv' dans l'univers de cette auteure bien de chez nous que je ne connaissais ni d'Ève ni d'Adam, mais qui a des beaux jours devant elle et qui va sans aucun doute se faire un grand nom dans le polar. Dès le pitch de départ, on est happé et impossible de reposer le bouquin. Un vrai thriller comme on les aime. Mais en plus, avec de la profondeur : à travers ce roman, Armelle Carbonel nous livre une belle critique de la télé réalité et de la société moderne dans tout ce qu'elle fait de moche, en l'exploitant dans son visage le plus sombre. 
Après, très glauque, le roman ne plaira pas à tous tant il est noir et malsain. Le dénouement est un peu tiré par les cheveux, ce qui fait que l'on peut facilement décrocher à un certain stade de lecture. L'ensemble est un peu prévisible aussi, mais cela n'enlève en rien au plaisir global de la lecture de Criminal Loft.

En conclusion, une vraiment belle découverte, dont je recommande la lecture ! 



samedi 7 mars 2020

Origine - Dan Brown

Alors que la majorité des Dan Brown ont un fond plutôt ésotérique, à l'instar des célèbre Da Vinci Code, Anges et Démons ou Le symbole perdu, certains - mes préférés - ont un fond plus scientifique, comme par exemple Forteresse Digitale ou encore Deception Point

Origine est à la croisée des deux, sur fond de découverte capitale autour de l'origine de l'Homme. 
Autre facteur de motivation pour plonger dans le livre à coeur et à bras ouverts : une intrigue qui se déroule en Espagne. Bilbao, Madrid, Barcelone... de quoi susciter mon intérêt et me rappeler de si bon souvenirs de mon Erasmus au Pays Basque. 

Alors, on y va ?

Titre : Origine

Auteur : Dan Brown

Date de parution : octobre 2017

Série : Origine est le cinquième roman de la saga dont Robert Langdon est le héros

Éditeur : Jean-Claude Lattès


Résumé : Musée Guggenheim, Bilbao. Une découverte scientifique révolutionnaire est sur le point d'être dévoilée. Robert Langdon fait parti des invités, pressé d'en connaître la teneur. Alors que le génie scientifique Edmond Kirsch, ancien élève de Robert Langdon et hôte de la soirée, est sur le point de révéler les résultats de ses recherches - d'où vient l'Homme ? Où va-t-il ? etc. - il est sauvagement assassiné. Robert Langdon mène l'enquête à travers toute l'Espagne avec Ambra Vidal, la belle et intrépide Directrice du Musée...

Mon avis : si le roman diffère des précédents en ce qu'il ne pose pas comme point de départ une énigme, il comporte néanmoins un peu plus d'action. Bien évidemment, Robert Langdon ne se contente pas de chercher qui a tué son ancien élève ni de chercher la teneur de son incroyable découverte, mais il se fait poursuivre à travers toute l'Espagne par d'impitoyables tueurs. Les assassins du scientifique ? 
Quoiqu'il en soit, un rythme trépidant pour un roman qui tient toutes ses promesses. Dans ce style, l'auteur excelle ! Et pour les fans, il n'oublie pas entièrement son goût très prononcé pour les complots et les théories religieuses, puisqu'il confronte dans ce roman deux théories : la théorie créationniste et la théorie évolutionnisteTous les ingrédients d'un bon Dan Brown sont là : Robert Langdon, une jolie femme, des courses poursuite, des vilains méchants, la religion, la science, un lieu fort en symbolique... la recette est toujours la même, mais elle paye !!
Comme à son habitude, Dan Brown tient ses lecteurs en haleine. Le roman se boit comme du petit lait et, comme toujours avec le maître de l'intrigue, une fois happé, impossible de reposer l'ouvrage. Sans compter un superbe voyage dans toute l'Espagne, ce qui ajoute à mon coup de coeur.

Petit bémol pour les amateurs de vérité historique, une adaptation libre de l'histoire espagnole et de la transition Franco / Juan Carlos. La vision fantasmée de l'Espagne n'est pas toujours du meilleur goût. D'ailleurs, la presse espagnole ne l'a pas raté... 
Enfin, le dénouement du roman est un peu bancal, on pourra reprocher que les ficelles sont un peu grosses, même si cela n'enlève en rien au plaisir de lecture.