vendredi 16 mai 2014

Moi, Zlatan Ibrahimovic, mon histoire racontée à David Lagercrantz

Après la biographie de Raymond Domenech, ma boss Cécile m'a prêté la biographie de Zlatan Ibrahimovic. 

Si le premier bouquin m'intriguait énormément (quel supporter de foot n'a jamais voulu savoir ce qui s'était réellement passé dans ce fameux bus ?), le second m'indifférait un peu. Je n'ai jamais été une grande fan de Zlatan, et encore moins depuis qu'il est au PSG (j'ai des lecteurs amateurs du PSG, je m'en excuse, mais ce club n'est pas vraiment ma tasse de thé). 

Cela étant dit, après 1Q84, relativement torturé, j'ai pensé que ça me ferait un peu d'air de lire une biographie de footeux. Et puis je dois avouer que j'aime vraiment bien le format biographie, léger et souvent très intéressant, même si on n'aime pas trop la star mise en avant dans le livre. 
Et avec Zlatan et le foot - en grande partie italien -, il faut dire que là, pour moi, c'était la grande inconnue. Autant je maîtrise les clubs et les championnats de rugby, autant en foot je m'arrête aux équipes nationales et, éventuellement, pour les grandes occasions telles que la Ligue des Champions, aux matchs de mes rares (2) équipes favorites (dont l'une d'elle ne participe plus à ce genre de compétition depuis belle lurette). En plus, quand j'ai parcouru les photos de début de biographie et que j'ai vu que notre ami avait fait l'essentiel de sa carrière en Italie, j'étais encore plus sur la réserve. J'étais persuadée de me lancer dans un monde totalement inconnu, où l'on raconterait des histoires de mecs dont je n'avais jamais entendu parler... bref, un autre univers, quoi !

Ma chef m'avait dit quelque chose du genre "tu verras, ça a complètement changé mon opinion de Zlatan ou même de certains grand clubs comme le Barça !!"
J'étais un peu dubitative, mais toujours curieuse de voir...


Titre :  Moi, Zlatan Ibrahimovic

Auteur : David Lagercrantz, d'après les propos de Zlatan Ibrahimovic

Date de sortie : janvier 2013

Résumé : tout ce que vous avez toujours voulu savoir (ou pas), sur Zlatan Ibrahimovic, le nouvel attaquant phare du Paris Saint Germain. De son enfance difficile en Suède à sa rencontre avec sa femme Héléna, en passant par son ascension fulgurante dans le monde du ballon rond. Malgré des débuts difficiles au Malmö FF en Suède, il a su se battre et devenir l'un des plus grands noms du football, aussi bien en termes de jeu, via ses performances spectaculaires, qu'en termes de montant pharamineux de ses transferts. La biographie évoque tout son parcours dans l'élite : l'Ajax Amsterdam, la Juventus de Turin, l'Inter de Milan, le FC Barcelone et le Milan AC, clubs avec lesquels il a toujours remporté le titre national. Bien évidemment, le bouquin évoque aussi ses sautes d'humeur et ses frasques en dehors et sur le terrain... Rappelez-vous, "il n'y a qu'un Zlatan"...

Mon avis : contre toute attente, un bon moment de détente. J'ai lu ce livre comme on boit du petit lait, sans prise de tête. J'avoue que le début fut pourtant rude. A chaque page, j'avais envie de mettre une torgnole à Zlatan. Tout était du type : "moi, Zlatan, quand je suis arrivé à Barcelone, je ne comprenais pas pourquoi tout le monde suivait les règles..." ; "moi, Zlatan, je ne comprenais pas pourquoi on me demandait de faire profil bas et de ne pas rouler en Ferrari..." 
Alors moi, Marion, je me disais en lisant cette biographie : "mais mon Dieu, tu joues avec les meilleurs, comme Messi et Iniesta, alors sois humble et apprends ! Si tous les footeux avait un tant soit peu autant d'éducation qu'eux, ça ferait du bien au paysage !". Voilà ce que je me disais tous les matins dans le train en lisant ce bouquin, et j'arrivais complètement remontée au travail. Puis, au fur et à mesure des pages, même si l'égo surdimensionné de Zlatan reste pour moi trop pesant dans ce livre, le ton s'est assagi et on a fini par découvrir quelques trucs intéressants sur la vie de Zlatan et le football en particulier : les coulisses des transferts, le rapport de Zlatan avec certains grands joueurs (Henry, Vieira, Materazzi, Maxwell...) et, surtout, les entraineurs. Finalement, c'est peut-être son rapport aux entraineurs qui m'a le plus intéressée. J'ai été outrée par Pep Guadiola et émerveillée par José Mourinho. 
Bref, ce livre a satisfait ma curiosité. Quelques déceptions cependant : 
1) l'égo surdimensionné de Zlatan qui fatigue énormément,
2) le style d'écriture. J'ai comme l'impression que l'auteur a voulu retranscrire le style oral de Zlatan. Il a donc écrit comme on pense : sans structure et complètement survolté, à l'image du footballeur. Bref, usant à la longue, 
3) le livre a visiblement été écrit avant le passage de Zlatan au PSG. C'est dommage. J'étais curieuse de savoir ce qui l'avait motivé à venir à Paris, au vu de son palmarès.

Ma note : 5,5/10

dimanche 4 mai 2014

"Livre ou film ? n°2" : Le liseur (Bernhard Schlink) vs The reader (Stephen Daldry)

Pour cette deuxième "Battle", je suis partie sur un genre littéraire complètement différent. Je vous avais laissés sur un ouvrage de science-fiction de Philipp K. Dick et je vous retrouve sur un drame se déroulant en Allemagne durant la seconde guerre mondiale.

C'est un roman que j'ai découvert il y a un certain temps maintenant, et j'ai enfin pris le temps d'en regarder l'adaptation cinématographique, avec Kate Winslet et Ralph Fiennes. 

Ce qui me connaissent bien savent que Kate Winslet compte parmi mes actrices préférées, et cela n'est pas uniquement dû à sa prestation dans Titanic ;)

Alors pourquoi attendre si longtemps ? 
A cause d'un mari qui s'appelle Kévin et qui, je le savais n'apprécierai pas le film. J'ai donc attendu d'avoir un moment à moi, durant lequel j'étais dans de bonnes dispositions pour regarder ce genre de film quand même un peu angoissant, et j'ai sauté sur l'occasion.

De quoi ça parle ?

Le liseur, c'est l'histoire d'un jeune lycéen de 15 ans, Michael, qui fait la connaissance, un jour où il est très malade, d'Hanna Schmitz, une employée de tramway qui a le double de son âge. Alors que le garçon se sent mal, elle lui procure de premiers soins. Guéri, il décide de retourner chez elle pour la remercier. Une étrange histoire d'amour se crée alors entre les 2 personnages, autour de séances de lectures à voix haute que lui fait le garçon. Un jour cependant, Hanna disparait sans laisser de trace, dévastant le jeune homme.

Quelques années plus tard, Michael, alors étudiant en droit, retrouve Hanna sur le banc des accusées d'un tribunal jugeant 3 femmes pour leur rôle dans la Shoah. Lors de ce procès, il comprend alors subitement pourquoi Hanna aimait qu'il lui fasse la lecture : elle ne sait pas lire... Alors qu'elle est emprisonnée à vie, il décide de lui faire parvenir des cassettes enregistrées où il lui lit les plus grands romans... et l'histoire reprend presque là où elle s'était arrêtée, avant la guerre.


Alors, le livre ou le film ?

Le livre, sans aucune hésitation !
Malgré l'Oscar bien mérité décerné à Kate Winslet pour sa prestation, le film est d'une platitude à couper le souffle. Quand on imagine ce qui aurait pu être fait à partir du livre, c'est vraiment dommage. Tout passe trop vite et les émotions explosives du le roman sont complètement étouffées dans cette adaptation d'une tristesse absolue.

Or, le livre est écrit avec une plume magistrale.  La palette des sentiments exposés y est extraordinaire, un vrai travail d'orfèvrerie :
  • Les séances de lecture amènent une force indescriptible à l'histoire d'amour entre les 2 personnages, encore amplifiée dans la seconde partie du roman, quand on comprend pourquoi Hanna faisait lire le jeune homme. 
  • Le procès arrive alors comme un roulement de tambour. Laissés dévastés par la fuite d'Hanna, nous étions bien loin de nous imaginer ce retournement de situation. C'est alors l'incompréhension : comment cette femme, si passionnée autrefois, a pu commettre de tels crimes pendant la guerre. Des meurtres sans ciller, qui font froid dans le dos. L'horreur ordinaire : une femme comme les autres, poussée à commettre l'irréparable.
  • Enfin, la révélation : une femme qui ne sait pas lire. Toute la beauté du roman s'en trouve magnifiée et l'horreur, si elle n'est pas  chassée (loin de là), laisse sa place au retour des séances de lecture. Le jeune garçon devenu grand choisit, malgré tout, de l'aider en lui faisant parvenir les cassettes. On retrouve ici la passion d'autrefois, amplifiée par le drame qui vient de se jouer.
Vous l'aurez compris, ce livre, d'une beauté absolue, a été un véritable coup de cœur. A l'époque, j'ai dû le prêter à une demi douzaine de personnes, tellement il m'avait secouée. Le film intervient comme un second drame. Il détruit tous les sentiments que le livre avait fait naitre pour ne laisser que l'histoire, vide de sens...

Comme disait le journal Le Monde dans un article publié le 14 juillet 2009 au sujet du film : "il illustre la manière dont Hollywood peut pervertir les meilleurs intentions du monde."

C'est tout à fait mon sentiment : courrez acheter le livre et, ensuite, fuyez le film (vous aurez bien d'autres occasions de voir briller Kate Winslet) !



vendredi 2 mai 2014

1Q84 - Haruki Murakami

C'est vrai que quand on lit, on arrive en général à tisser des liens avec les autres lecteurs. Même si on ne lit pas le même genre de livres, quelque chose nous relie. J'imagine que c'est pareil pour les amateurs de sports. 

Ça a été le cas avec la mère de mon amie Émilie. Dans l'ensemble, on lit le même genre de romans (des policiers, de la science-fiction) même si, curieusement, on ne lit pas les mêmes livres. Ainsi, au cours d'un long week-end chez Émilie à Wimereux, on en est donc venu à parler de nos goût littéraires pendant un long moment. Finalement, je suis repartie de ce week-end avec les 3 tomes de 1Q84 sous le bras.

Ça m'a énormément touchée. En effet, je dois voir Émilie 2 ou 3 fois par an (et encore, entre mon boulot et ses études, c'est parfois malheureusement devenu un peu moins) et, du coup, me prêter 3 gros romans en étant certaine de les récupérer bien plus tard, c'est une belle preuve de confiance.

J'ai donc commencé 1Q84 assez vite. Le premier tome, du moins. 
J'avoue que la période pour découvrir ce roman était assez mal choisie. Je suis particulièrement fatiguée et il semble que ce genre de roman est loin d'être aussi facile d'accès qu'un roman de plage. Il m'a donc fallu un certain temps pour rentrer dedans, d'où mes chroniques littéraires un peu plus espacées ces derniers temps. Quant aux prochains tomes de 1Q84, je pense que je les lirai après des vacances reposantes...


Titre : 1Q84

Auteur : Haruki Murakami

Date de sortie : août 2011

Résumé : ce roman narre 2 histoires se déroulant au Japon, en 1984. 
D'un côté, celle d'Aomamé, une jeune femme qui tue les hommes qui ne respectent pas les femmes. Un jour, lors de l'une de ses missions meurtrières, elle se retrouve dans un embouteillage. Ne pouvant pas se permettre de rater son rendez-vous avec la mort, elle s'impatiente. Son chauffeur de taxi lui propose alors de quitter la voie express par un mystérieux escalier caché. Depuis ce jour, elle s'aperçoit que des choses imperceptibles changent dans son quotidien. Elle qui a tendance à avoir une mémoire extrêmement développée, elle se rend alors compte que des choses la dépassent, que des événements du passé ne sont plus tels qu'elle les avait en tête. Elle appelle ce monde légèrement modifié 1Q84. 
De l'autre, celle de Tengo. Ce professeur de mathématique et jeune écrivain à ses heures perdues se voit confier une mission bien particulière. Son éditeur lui demande de réécrire un roman reçu dans le cadre d'un Prix de jeunes lecteurs : La chrysalide de l'air, un roman où il est question de créatures appelées les Little People. La réécriture du manuscrit s'avère être un succès, mais il semblerait que cela ne soit pas du goût de tous...

Mon avis : J'ai entendu beaucoup de choses positives sur ce roman avant de le lire : "un vrai best-seller", "un bouquin formidable"... ce genre de choses là. Et la critique est quasi unanime. J'ai regardé par curiosité les critiques des médias et des autres blogs : il en ressort un engouement général. Alors forcément, je plaçais la barre haute.
Cependant, pour moi, ce roman est fidèle à l'image que je me faisais d'un roman japonais : il est excessivement lent. Pour un esprit fatigué comme le mien, ça n'a pas été un roman très évident à lire. Les 2 histoires évoluent en parallèle sans, pour ce premier tome, de vrai lien évident entre les 2. Tout est extrêmement long à se mettre en place et la fin m'a laissé pantoise. Je ne sais pas si c'est que j'ai des goûts vraiment différents des gens, mais je n'ai pas été emballée par ce premier tome, que j'ai trouvé long, difficile à lire et très complexe. C'est un livre vraiment loin de mon univers littéraire. 
Bon, ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué. On m'a dit qu'une fois que les 2 histoires se rejoignent, le roman devient vraiment passionnant. Alors, comme on dit : "wait and see". Je vais lire les 2 tomes suivants pour me faire mon avis. D'ici-là, mon avis sur le sujet restera neutre...

Note : 5/10